Jean-Marc Ayrault serein malgré les rumeurs
Nous sommes en
plein dans les postures qu'impose la vie politique. Le Premier
ministre dispose d'un bail précaire à Matignon. Il sait qu'il peut s'arrêter à
tout moment. Mais il doit malgré tout agir pour le long terme. Même s'il a
reçu des assurances de la part de François Hollande, Jean-Marc Ayrault ne peut
ni le dire, ni se comporter comme s'il se considérait indéboulonnable à
Matignon. Quant à ceux
qui pensent qu'ils seraient meilleurs que lui, ils doivent imposer leur profil,
se montrer disponibles et enthousiastes, mais sans pour autant se montrer
impatients.
Et Claude
Bartolone, le président de l'Assemblée nationale semble avoir trouvé une
nouvelle méthode.
Une méthode
astucieuse. Comme personne
ne peut dire que François Hollande lui a confié vouloir remplacer Jean-Marc
Ayrault par Claude Bartolone, et qu'il ne peut se montrer trop ouvertement
candidat à Matignon, le président de l'Assemblée nationale s'en remet à la
presse.
"vous ne
sautez pas sur la table ou sur la chaise en disant je veux être sur la liste des
nominés. A un moment donné ce sont les journalistes qui font leur travail et qui
disent : bon, dans le personnel politique qui fait son trvail et qui est
apparu, qui peut le cas échéant être Premier ministre ."
Les
journalistes seraient donc faiseurs de rois. Le buzz médiatique construirait
donc la réputation et la compétence des responsables qui nous gouvernent. Il y a de quoi
s'étonner, si ce n'est de s'inquiéter de cette grave aptitude prêtée à la
presse.
Des rumeurs
qui n'inquiètent pas Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre.
Et pourtant, la
rumeur journalistique assure qu'il pourrait quitter Matignon dans les prochaines
semaines, avant même les élections municipales. A ces
accélérations médiatiques, Jean-Marc Ayrault oppose le bon sens.
"Il faut un
peu de bon sens. Dans ces vœux, le président de la République a dit : il faut se
mobiliser.il a confié au Premier ministre et au gouvernement une mission.
Lorsque nous aurons bouclé le pacte, l'Assemblée nationale, le Parlement, se
prononcera par un vote de confiance. La confiance ça se mérite, ça se construit.
J'y travaille tous les jours. Les spéculations, je les renvoient au bon
sens. "
Autrement dit,
Jean-Marc Ayrault ne s'imagine pas débarqué tant que les négociations sur le
pacte de responsabilité sont en cours. Deuxième
argument pour le Premier ministre : la toute timide reprise de la croissance, de
0.3% en 2013. François
Hollande considère qu'elle ne dément pas ses choix économique. Pour Jean-Marc
Ayrault, ce "redémarrage" montre que la majorité est en train de gagner la
bataille. Il récuse toute idée de changement de cap. Il en est convaincu, il
faut au contraire persévérer. L'action
politique réclame de la durée, le tempo médiatique suppose des rebondissements.
Mais le maître du temps demeure le président de la République. L'expression est
de Claude Bartolone.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.