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Hollande et Hidalgo misent gros sur les JO

Paris candidate pour les Jeux Olympiques de 2024, ça y est c’est fait ! La maire de la capitale Anne Hidalgo a finalement cédé à la pression des sportifs mais aussi de l’Elysée, car les JO c’est aussi un enjeu pour les politiques.
Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Anne-Laure Dagnet © Christophe Abramovitch -Radio France)

Il n’y a qu’à lire le communiqué que François Hollande a envoyé dans la foulée de l’annonce de la candidature de Paris tout à l’heure : "C’est un moment unique pour toute une génération de se rassembler."  Le président de la République poursuit avec lyrisme sur l’occasion qui nous est donnée de "montrer au monde la France dans ce qu’elle a de meilleur… "  C’est ça l’idée : en finir avec la sinistrose, montrer un pays enthousiaste, créatif et dynamique ! Et il n’est pas tout seul François Hollande à vanter les mérites des valeurs sportives : Nicolas Sarkozy, Manuel Valls, Claude Bartolone, Valérie Pécresse… etc. Ils ont tous twitté pour soutenir Paris.

 

Et Anne Hidalgo ? La maire de Paris était plutôt réticente à cette candidature aux Jeux Olympiques

 

Elle avait renvoyé François Hollande dans ses cordes en novembre dernier, à la télé le président s’était déclaré favorable à la candidature de Paris. La réponse de la maire de la capitale a été brutale : "Rien, ni personne ne me fera changer de calendrier ni de méthode."  Et sa méthode à Anne Hidalgo, et bien c’est la prudence. Une prudence de sioux pour éviter que ces JO ne se transforment, comme souvent, en gouffre financier pour la ville qui organise. Et ce qui a changé entre novembre et aujourd’hui c’est qu’Anne Hidalgo a été rassurée par l’Elysée. "On lui a donné des assurances" confirme l’entourage du président. Sur le financement d’abord, les montants ne sont pas définitifs mais l’Etat pourrait prendre en charge la totalité du coût de la candidature de Paris,  soit 60 millions d’euros. Et pour l’enveloppe globale estimée à 6 milliards, pour financer la rénovation des infrastructures qui existent mais aussi un village et une piscine olympique, Anne Hidalgo va aussi s’appuyer sur des chefs d’entreprise comme Vincent Bolloré et Arnaud Lagardère.

 

Il y avait aussi une question de timing imposé par le monde sportif

 

Depuis le début ce sont les sportifs qui sont aux manettes et qui dictent leur calendrier à la ville de Paris et c’est voulu ! Car, si Paris a échoué à organiser les JO de 2012 face à Londres c’est en grande partie parce que les politiques se sont trop mis en avant. Le maire de l’époque, Bertrand Delanoë, était président du comité de candidature et à ses côtés il y avait le président de la région Ile de France et le ministre des sports. Aujourd’hui, tous ces acteurs sont impliqués évidemment, mais en coulisses, "il faut tenir compte des erreurs précédentes" a dit Anne Hidalgo lors du lancement officiel de la candidature ce mardi midi. Elle laisse donc les sportifs manœuvrer aux avant-postes.

 

Tout est pesé, soupesé, car l’enjeu est très important pour Anne Hidalgo

 

En particulier pour elle car le timing ne joue pas tout à fait en sa faveur : le CIO, le comité international olympique rendra sa décision à l'été 2017, c’est-à-dire au lendemain de la présidentielle.

La campagne de François Hollande ne serait donc pas impactée en cas d’échec de Paris. En revanche, ça serait un beau camouflet pour Anne Hidalgo à 3 ans des municipales de 2020. La maire de la capitale joue donc sur du velours et elle a décroché d’autres assurances de François Hollande. Le président va jouer les VRP de Paris à travers le monde, dès qu’il en aura l’occasion. C’est l’Elysée qui le confirme, et  François Hollande ne manquera pas de glisser un mot sur les atouts de la capitale pour accueillir ces Jeux Olympiques. Notamment dans son discours du 14 juillet juste avant un beau feu d’artifice.

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