Deux interventions en Afrique doncpour François Hollande, c'est beaucoup pour un candidat qui s'était engagé à respecter lasouveraineté des états africains et à s'aligner derrière les décisions desinstances africaines. Revoilà donc le spectre du gendarme del'Afrique.Pourquoi François Hollande s'aventuresur un terrain qu'il sait miné?D'abord c'est un terrain sur lequelil a beaucoup plus de succès que dans l'hexagone. Souvenez vous de l'accueil que les maliens lui ont réservé. Le President français a été reçu comme un sauveur en septembredernier. Il avait été tellement bouleversépar cet accueil lors de sa première visite, qu'il avait conclu sondiscours par cette phrase étonnante : " c'est le plus beau jour de ma vie...politique ", c'était à Tombouctou en février dernier.François Hollande s'emparedu dossier africain, pourtant, il n'est pas très à l'aise dans cedomaine.Non, son entourage reconnaît que cen'est pas un connaisseur de ce continent, Pas très à l'aise sur ces dossiers,mais le Président français a été très vite rattrapé par responsabilités. Au Mali, la France était la seulepuissance occidentale prête à intervenir et aujourd'hui en Centre afrique c'estpareil. Et puis, la France a une histoiresur place, des forces armées qui sont implantées, des ressortissants et desintérets à défendre dans la zone.Certains accusent leprésident d'avoir des arrières pensées, de ne pas vouloir défendre uniquementles droits de l'homme.C'est en partie vrai. La France intervient d'abord pourprotéger les populations, pour éviter le risque de massacres, de génocides. C'est son rôle en tant que membre permanent du conseil de sécurité del'ONU. Mais ces interventions en Afrique nesont pas uniquement motivées par l'altruisme. La France a des intérêts sur place,Total n'est pas très loin de la Centrafrique. Et puis il y a beaucoup de ressortissantsfrançais dans toute la zone. C'est aussi un continent trèsattractif économiquement avec ses 5% de croissance annuelle. Il faut rester dansla course et donc assurer une présence sur place dans un environnement le plusstable possibleÇa oblige la France etdonc François Hollande à composer comme l'ont fait sesprédecesseurs ?Ce que lui reprochent les ONG et lesdéfenseurs des droits de l'homme. Ils critiquent notamment labienveillance de Paris vis-à-vis du Président tchadien qui tirerait les ficelles duconflit en Centrafrique. " La France est devenue l'obligée d'undictateur " disent les ONG. En raison du soutien du Tchad àl'opération Serval au Mali. Les associations critiquent aussi laprésence d'autres dictateurs demain lors du Sommet pour la paix et la sécuritéen Afrique à Paris. François Hollande compose certes, mais il n'en estpas encore à accueillir un Khadafi en grande pompe à l'Élysée comme l'avait faitNicolas Sarkozy en 2007.