François Hollande va maintenant affronter une opposition ressoudée
La première info, elle fait la une depuis hier, c'est évidemment l'objectif devenu inatteignable de réduction du déficit public à 3%.
Jean-Marc Ayrault a fini par admettre que la situation économique et les prévisions de croissance, qui pourraient prochainement être revues à la baisse, ne permettaient pas de réaliser une telle ambition.
Ambition pourtant maintes fois répétée jusqu'à cette semaine.
La croissance est nulle et n'est visiblement pas prête de redémarrer.
Personne, au sein de l'exécutif, n'évoque publiquement un nouveau plan de rigueur mais tout le monde y pense fortement.
Bref, la victoire sur le mariage homo à l'Assemblée a un goût amer.
Certes, de ce débat sociétal a émergé une gauche unie, solidaire, un groupe politique cohérent qui comptait sur la débâcle copéo-filloniste pour écraser l'opposition.
Or, l'opposition de droite, alliée à un centre riquiqui mais très présent, n'a pas craqué.
Et les 3% lui ont donné une nouvelle occasion de tomber de tout son poids sur la politique économique conduite par François Hollande.
Aucune vision, aucune réforme, matraquage fiscal, le discours est connu mais il a un écho retentissant.
Et derrière l'annonce de Copé, le dépôt d'une motion de censure qui n'a aucune chance d'aboutir, il y a cette volonté de la part des chefs de l'UMP d'offrir un nouveau visage, l'unité, l'unité, l'unité.
De montrer que les clans rivaux d'hier sont devenus des frères d'armes.
Copéistes et Fillonis ont donc compris que la période, moribonde, explosive, n'était vraiment pas propice à la guerre d'ego mais plutôt à la mobilisation.
Ils l'ont d'autant mieux saisi que l'an prochain la droite espère faire des municipales l'acte 1 de son opération de reconquête du pouvoir.
Le second front pour l'UMP, ce sont les réformes de la ministre de la Justice.
Christiane Taubira auréolée d'un succès sur le mariage gay.
Elle n'a pas vraiment le temps d'y goûter.
La conférence de consensus sur la récidive, qui se tient ce jeudi, est de nature à provoquer de virulents échanges avec la droite.
La garde des sceaux entend mettre fin au "tout-carcéral" et au "tout-sécuritaire" des années Sarkozy.
Par exemple, la majorité envisage de revoir l'application de certaines peines, la dépénalisation d'infractions et la très polémique libération conditionnelle automatique aux deux-tiers de la peine.
François Hollande demande également à la chancellerie de réfléchir à la mise en place d'une nouvelle peine de probation, hors de prison et avec un suivi plus personnalisé pour le condamné.
Attitude laxiste qui encourage la délinquance s'effraie l'UMP qui ne lâchera rien sur ce dossier.
L'UMP ne lâchera rien et montera au front en meute, c'est une certitude, de peur se faire doubler par le FN.
C'est l'instinct de survie qui parle!
Et plus on approchera des élections locales, plus le débat sur les questions judiciaires, un projet de loi est attendu en juin, sera violent.
Le consensus ne franchit jamais les portes des états-majors politiques.
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