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François Hollande réinstalle les corps intermédiaires

C'était la reprise à l'Assemblée cet après midi. Première séance de questions au gouvernement après le succès de la manifestation contre le mariage pour tous. L'occasion d'échanges musclés entre députés de la majorité et de l'opposition.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les esprits étaient assez chauds cet après midi dans l'hémicycle. Après une minute de silence et l'union face à l'engagement
des soldats français au Mali, la polémique reprend autour du mariage pour tous.

L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino donne
de la voix, pour réclamer un référendum : " il n'y a pas de véritable
débat quand tout est joué d'avance. Regardez ce qui se passe au Parlement quand
votre majorité dit aux députés de l'opposition : " causez, causez
encore. Causez toujours ! de toute façon nous ferons ce que nous voulons. C'est
la règle de la démocratie parlementaire me direz vous. Ici la démocratie exige
que le peuple lui-même ait la parole. Non que ce qui le représentent parlent à
a sa place".

La ministre de la justice rétorque que la Constitution ne
permet pas de référendum sur un sujet de société. Mais que le lieu de la
représentation nationale est bien le lieu de l'expression du peuple. Le propos ne convainc les députés de l'opposition, qui
scandent : "  référendum ! référendum ! référendum ! "

Le president du groupe socialiste, Bruno Le Roux, prend la
parole : " il est étonnant de défendre la démocratie avec un tel
comportement ! Assumez vos responsabilités. Vous qui avez été élus,
assumez le débat ici. Plutôt que d'être dans ce comportement infantile. A vouloir
vous protéger derrière le peuple alors que vous n'êtes pas capables d'assumer
vos responsabilités. Vous n'êtes pas à la hauteur de la responsabilité qui vous
a été confiée par le peuple français !
 "

Chaude ambiance, donc, à l'Assemblée, mais révélatrice d'un
tournant dans ce quinquennat. François Hollande est en train de remettre les institutions
et les corps intermédiaires à leur place (de son point de vue). Le lieu du débat, c'est l'Assemblée nationale, où siègent
les représentants élus par le peuple.

Les partenaires sociaux négocient, s'accordent sur des
compromis. L'état ne fait qu'organiser ce dialogue social.

Le chef de l'Etat assure ses prérogatives régaliennes. Il décide
de l'action de la France sur la scène internationale. Il est le chef des
armées.

L'opposition valide deux de ces trois points. L'union derrière
les forces françaises est d'évidence. Le dialogue social est salué. Le plus
difficile semble d'admettre un débat au Parlement sans la possibilité de
contrer la volonté de la majorité. L'opposition préfère la démocratie directe.

La droite  se situe dans une
certaine logique sarkozyste. L'ancien président promettait de multiples référendums,
pour passer outre les blocages des corps intermédiaires qui s'interposent parfois
entre le peuple et le sommet de l'Etat, assurait Nicolas Sarkozy il y a un an.

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