France-Allemagne : un mariage de raison raisonnable
Ils
apprennent à se connaître. Par la force des contraintes ou l'expérience, ils se
rapprochent l'un de l'autre. François
Hollande commence à prendre pied sur la scène internationale. Même s'il n'est
pas le seul et unique chef de l'Etat à avoir bénéficié des égards de Barak
Obama, François Hollande ressort conforté par sa visite officielle aux Etats-Unis. Il y a reçu
comme une onction de légitimité au sein des responsables mondiaux.Quant à
Angela Merkel, obligée de composer dans son gouvernement avec les alliés
sociaux démocrates des socialistes français, elle a forcément perdu, un peu, de
sa prééminence.
Ce qui donne un couple franco-allemand qui
parle d'une seule voix.
Et une
posture commune sur l'Ukraine, ferme pour réclamer la définition de sanctions
par l'UE, mais réaliste ou pragmatique, pour
évoquer une nécessaire solution politique. Laquelle passe par la Russie de Vladimir Poutine. Mais l'un et
l'autre s'en remettent à la présidence polonaise de l'Union. Alors qu'en France,
des voix UMP réclament des initiatives plus rapides, et une implication plus
personnelle des chefs d'Etat.
L'Ukraine qui n'était pas au menu initial de cette rencontre...
Et c'est là
que se mesurent les limites de l'ambition franco allemande. Angela Merkel
et François Hollande sont en " total accord pour mener une transition
énergétique avec ambition ". Le couple affirme d'une même voix vouloir
aboutir à une taxe sur les transactions financières " avant les élections
européennes ". Là encore,
la concordance du couple semble primer sur la puissance de ses engagements. Cette attitude
suscite logiquement des critiques pour son manque d'envergure, mais elle
constitue néammoins un progrès par rapport aux débuts, assez froids, de cette
relation entre la chancelière allemande et le président français.
Car Angela Merkel et François Hollande partagent
un autre point commun, les élections européennes.
Tous les
deux savent le doute qui pèse dans l'opinion. L'instauration
de la taxe sur les transactions financières constituerait " un signal
important pour les hommes et les femmes d'Europe ". Ce constat
est signé Angela Merkel à Paris.
Une élection
à l'horizon, rien de tel pour resserrer des liens politiques.
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