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Ensemble, mais séparément

François Hollande a invité Nicolas Sarkozy à venir avec lui assister aux cérémonies d'hommage à Nelson Mandela. Mais les deux hommes voyageront dans deux avions séparés. Ce qui peut surprendre...
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Il y a la
tradition républicaine, et il y a les relations humaines. Sur le plan
personnel, les deux hommes ne s'estiment guère, ce n'est pas un secret. Sur le plan
républicain, une certaine courtoisie s'impose. En juin 2009,
le président Sarkozy avait convié son prédécesseur, Jacques Chirac, aux
obsèques du président Omar Bongo. Les deux
hommes, qui ne se fréquentaient guère, eux non plus, avaient voyagé dans des
avions différents. Des Airbus,
pas de simples Falcon, rapides, mais au confort relatif, quand il s'agit d'y
passer la nuit. Alors que
les Airbus étaient tous les deux pourvus d'un lit présidentiel. Aujourd'hui,
cette facilité n'équipe qu'un Airbus, qui restera au garage.

François
Hollande et Nicolas Sarkozy voyageront dans les mêmes conditions, 13 heures de
vol de nuit, chacun dans un Falcon, dont le coût d'utilisation est moindre. Un seul
cortège conduira ensuite la délégation française à la cérémonie, placée sous la
responsabilité du protocole sud-africain.

La courtoisie républicaine ne va donc pas jusqu'à afficher une certaine concorde entre les deux hommes.  

Sans doute
parce que personne n'y croirait. François
Hollande et Nicolas Sarkozy sont aux antipodes l'un de l'autre, aussi bien sur
le plan politique que personnel, les deux étant liés. Nicolas
Sarkozy est un homme de combats spectaculaires. Ses proches lui vouent une
admiration sans borne pour sa capacité à boxer l'adversité. Lui-même n'hésite
pas à vanter ses mérites sans fausse modestie. A l'inverse,
François Hollande cultive une aversion marquée pour le coup d'éclat, il préfère
un travail discret, et patient. Sur le plan politique
ou économique, Nicolas Sarkozy se désole des orientations de François Hollande,
lequel se désole de l'état dans lequel son prédécesseur a laissé le pays, selon
lui. En face à
face, ils n'auraient pas grand-chose à se dire.

Qu'ils voyagent séparément, finalement c'est
assez logique.

Imaginer l'inverse,
la réconciliation des présidences antinomiques,  serait assez vain. Personne ne
croirait à la sincérité de cette affiche. Et sauf à jouer les naïfs, les français
ne seraient pas dupes.

Une fausse
convivialité de circonstance aurait même pu fâcher l'opinion.

En prenant
chacun leur Falcon, François Hollande et Nicolas Sarkozy présentent un mérite
commun : prendre les français pour des observateurs avisés. 

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