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Édito
Élections européennes : comment LR souhaite replacer le sujet de la sécurité au cœur de la campagne
Les finances publiques occupent ces derniers jours un espace médiatique important mais c’est bien un autre thème qui pourrait s’imposer au cœur de la campagne des européennes : la lutte contre l’insécurité. Samara, cette collégienne de 13 ans, rouée de coups à la sortie de son établissement à Montpellier, tout comme cette terrible agression à Viry Chatillon où un collégien de 15 ans est mort après avoir été passé à tabac, les tragiques faits divers des jours derniers ont marqué l’esprit des Français et des responsables politiques.
Le gouvernement cible de critiques
Parmi tous les partis politiques, Les Républicains comptent plus particulièrement se saisir de ce sujet. LR souhaite en faire un élément central de sa campagne pour les élections européennes, assure l’un des responsables du parti. Ils veulent cranter cela, persuadés que ce sujet peut leur permettre de faire revenir à eux des électeurs de droite qui ont pu être séduits par Emmanuel Macron mais qui sont aujourd’hui très déçus de la politique du gouvernement en matière de lutte contre l’insécurité. Les cibles sont toutes trouvées : Emmanuel Macron et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. LR estime qu’il n’y a pas de prise de conscience globale. " Les opérations places nettes c’est juste de la com !", tacle en coulisse le président des Républicains Éric Ciotti. "Gérald Darmanin n’est pas payé pour un être commentateur mais il doit agir", critique un autre parlementaire de droite.
Pour choisir cette stratégie, LR s’appuie notamment sur des études qui montrent la défiance de l’opinion à l’égard du gouvernement. Un sondage Odoxa, publié dans Le Figaro il y a quelques jours, souligne que 72% des Français ne font pas confiance au gouvernement pour assurer leur sécurité face la délinquance, aux cambriolages et aux agressions.
Pas question de rester inerte, réagit l’exécutif. "Nous serons intraitables sur ce qui se passe à l'école et aux abords de l'école", a dit le chef de l’État vendredi 5 avril en déplacement dans une école parisienne. L’entourage du chef de l’État affûte déjà ses arguments contre Les Républicains : "Nous devons montrer que le parti de l’ordre c’est nous, pas ceux qui ont supprimé des postes de policiers quand ils étaient aux affaires", confie un conseiller, en référence aux postes supprimés durant la présidence de Nicolas Sarkozy.
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