Édito
Paris 2024 : Emmanuel Macron et le gouvernement peuvent-il miser les JO pour faire oublier le "bad buzz" actuel ?

Lors de ses vœux Emmanuel Macron pensait notamment aux Jeux olympiques lorsqu'il parlait de 2024 comme une année de "fiertés françaises", mais l'exécutif est surtout actuellement confronté à plusieurs difficultés.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron (au centre) pose avec les judokas françaises Romane Diko (à gauche) et Audrey Tcheumeo lors de sa visite à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP), le 23 janvier 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / POOL)

À 147 jours du début des Jeux olympiques de Paris 2024, Emmanuel Macron se rend donc jeudi 29 février en Seine-Saint-Denis pour inaugurer le village olympique. Un passage obligé pour le chef de l’État, de retour sur le site après avoir assisté au lancement des travaux en octobre 2021. Et une visite qui n’est pas que symbolique. C’est aussi un déplacement éminemment politique qui tombe plutôt bien au vu des difficultés actuelles qu’affronte Emmanuel Macon. Des épreuves illustrées par son passage chaotique au salon de l’Agriculture. C’est l’occasion pour le Président de se tourner vers un avenir qu’il promet forcément radieux, de dessiner les contours de cette "année de fiertés françaises", qu’il avait évoquée lors de ses vœux du 31 décembre. Bref, avec l’organisation de ce gigantesque événement, l’exécutif joue gros, très gros. 
 
Ce sera sans doute un tournant du quinquennat. La fin des Jeux olympiques et paralympiques, début septembre, marquera l’entrée dans le début de la fin du macronisme. Après les européennes de 9 juin, qui s’annoncent délicates pour elle, la majorité basculera dans la seconde moitié du deuxième et dernier mandat d’Emmanuel Macron. Avec en tête l’obsession de la succession. Plusieurs ténors mettront sans doute le cap sur 2027. Une fois sa mission sécuritaire accomplie durant les Jeux, Gérald Darmanin pourra songer à l’après-Beauvau, Bruno Le Maire, peut-être, à l’après-Bercy, Gabriel Attal,
sans doute à s’émanciper un peu de son tuteur. Bref, les Jeux, c’est un moyen pour Emmanuel Macron de réussir sa sortie.

Peu d'enthousiasme dans l'opinion



Pour l’heure, l’événement ne semble pas susciter l’enthousiasme. Non, plusieurs polémiques ont même alimenté un vrai "bad buzz" : les tarifs de certains billets d’entrée jugés exorbitants, la circulation dans la capitale qui promet d’être infernale, l’envol du prix du ticket de métro, ou encore le déménagement forcé des bouquinistes, finalement annulé. Tour à tour, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse et même le patron du comité d’organisation Tony Estanguet, dont la rémunération est visée par une enquête du parquet national financier, ont été mis en cause à des degrés divers. Face à l’annonce d’un exode massif des Parisiens, Anne Hidago a même supplié ses administrés de rester. "Ne partez pas, ce serait une connerie !", a-t-elle imploré.

Pour Emmanuel Macron il y a urgence à dissiper ce pessimisme ambiant pour redonner des couleurs aux Jeux, et à la suite et fin de son quinquennat.

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