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Édito
Motions de censure, rumeurs de remaniements... Les secrets de "longévité" d'Elisabeth Borne

En clôture du conflit des retraites, une nouvelle motion de censure déposée par la Nupes a donc échoué lundi à l’Assemblée nationale. L'édito politique de Renaud Dély.
Article rédigé par franceinfo, Renaud Dély
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron (D) et Elisabeth Borne (G) assistent à une cérémonie marquant le 82e anniversaire de l'appel à la résistance du général français Charles de Gaulle du 18 juin 1940, au mémorial du Mont Valérien à Suresnes, le juin 18, 2022. (GONZALO FUENTES / POOL)

Caramba, encore raté… Et de 17 ! Pour la 17e fois depuis son installation à Matignon, il y a un peu plus d’un an, Élisabeth Borne a échappé lundi 12 juin à la censure. Cette fois-ci, largement, il a manqué une cinquantaine de voix aux oppositions pour renverser le gouvernement. En mars, il s’en était fallu de 9 députés seulement. Mais lundi, seuls ceux de la Nupes et du RN ont voté la motion, une coalition qui, d’ailleurs, ne suscite plus aucune gêne à gauche. Sortir indemne de 17 motions de censure en moins de treize mois, c’est une performance inédite : Élisabeth Borne est increvable !

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Et pourtant, beaucoup spéculent pourtant sur son départ. Les rumeurs sont reparties de plus belle ces derniers jours au sein même de la majorité. Certains misent sur le retour de l’ancien ministre Julien Denormandie, le chouchou du Président. D’autres penchent pour un Premier ministre issu de la droite, susceptible d’élargir la majorité. En fait, le bruit du remplacement d’Élisabeth Borne est quasiment né le jour… de sa nomination à Matignon. Parce qu’elle n’était pas le premier choix d’Emmanuel Macron qui en pinçait pour l’ancienne ministre LR, Catherine Vautrin. Il ne s’y est résolu qu’à regret, poussé par l’aile gauche de sa majorité. Depuis, le couple exécutif n’a pas de complicité. Et pourtant, Élisabeth Borne est toujours là.

Pas d'ambitions personnelles affichées

Alors, pourquoi cette longévité ? D’abord, parce que c’est une Première ministre pratique, confortable, si j’ose dire, pour le chef de l’Etat. Il décide, elle exécute. Sans faire entendre de petite musique personnelle, ou alors vraiment mezzo voce. Loyale, elle n’affiche aucune ambition particulière, pas comme Édouard Philippe qui tapait sur les nerfs du chef de l’Etat.

Et puis, pour l’heure, Emmanuel Macron n’est pas certain d’avoir mieux en magasin. Rien n’assure qu’un Premier ministre issu de la droite, Gérald Darmanin par exemple, ou Gérard Larcher, garantirait le ralliement des 40 députés LR qui manquent pour avoir une majorité absolue. Sans compter les défections qui pourraient voir le jour sur le flanc gauche. Élisabeth Borne, elle, tient encore les deux bouts du "en même temps". Mais que ceux qui spéculent sur son départ se rassurent, ils finiront par avoir raison. Dans quelques semaines, quelques mois… ou peut-être un peu plus.

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