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Édito
Mort de Nahel : "chaos", état d'urgence... Le gouvernement cale et la droite l'accuse de laxisme
Malgré les effectifs records de policiers et de gendarmes déployés par Gérard Darmanin - 40 000 en France dont 5 000 en région parisienne -, le gouvernement ne parvient pas à ramener le calme. Malgré, aussi, la condamnation très ferme par l’exécutif de tous ces actes "injustifiables", selon les mots d’Emmanuel Macron.
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Malgré, enfin, des dizaines d’interpellations parmi les émeutiers, ou encore malgré le placement en détention provisoire du policier qui a tué le jeune homme et qui est mis en examen pour "homicide volontaire". Rien n’y fait.
La droite s'engouffre
La spirale de la violence continue d’embraser les quartiers. Et voilà le gouvernement qui se heurte à une dangereuse surenchère politique. La droite l’accuse ainsi de laxisme… En fait, comme sur le thème de l’immigration, il y a quelques semaines, la droite s’est engagée dans une périlleuse course de vitesse avec l’extrême droite. Les Républicains et le Rassemblement national rivalisent de propos martiaux. Eric Ciotti réclame d’ores et déjà l’instauration de l’état d’urgence, comme Eric Zemmour d’ailleurs.
Une mesure d'exception, prise par Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy lors des émeutes de 2005, mais qui n’est pas à l’ordre du jour, pour l’heure, selon Élisabeth Borne. Le patron de LR s’indigne de "scènes de désordre (...) lourdes de périls pour notre Nation". Et même Laurent Wauquiez est sorti de sa discrétion pour asséner qu’"on ne peut pas laisser le chaos s’installer dans le pays".
Hommage à Pasqua
La droite prend donc le parti de la police, totalement et surtout sans aucune réserve. En fait, LR a sauté sur l’occasion des propos d’Emmanuel Macron et d’Élisabeth Borne qui ont pointé le comportement du policier qui a tué le jeune Nahel. Pour essayer de récupérer la mise, la droite attise le corporatisme des policiers. Pas question de restreindre l’usage de leurs armes ; au contraire, pour LR, les forces de l’ordre doivent pouvoir mieux se défendre.
Et signe des temps, Eric Ciotti a même jugé bon rendre hommage jeudi 29 juin à Charles Pasqua, décédé il y a 8 ans. "En ces moments d’insurrection, son autorité nous manque, lui savait se faire respecter !", a asséné le patron de LR. Charles Pasqua qui, rappelons-le, était ministre de l’Intérieur lors d’une des plus terribles bavures policières de la Vème République : la mort de Malik Oussekine roué de coups par des policiers en 1986.
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