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Édito
Les maires sont devenus des cibles de la vindicte et parfois de la violence de leurs administrés
Le congrès de l’association des maires de France s’ouvre lundi 20 novembre à Paris sur fond de profond malaise de ces élus locaux. Année après année, le spleen des maires s’aggrave. Les démissions en cours de mandat se multiplient pour atteindre 1 200 depuis trois ans, alors que les agressions contre les élus sont elles aussi en une hausse de près de 40% depuis 2021.
Une violence illustrée par quelques cas dramatiques ces derniers mois, par exemple, Vincent Jeanbrun, le maire de l’Haÿ-les-roses, en région parisienne, dont le domicile a été attaqué pendant les émeutes, ou Yannick Ronez, maire de Sant-Brévin-les Pins, en Loire-Atlantique, poussé à la démission par des torrents de haine parce qu’il défendait l’installation d’un centre pour réfugiés dans sa commune.
Le mouvement des gilets jaunes marque un tournant
Les maires sont devenus des cibles de la vindicte et parfois de la violence de leurs administrés. Pourquoi ? Parce qu’ils se retrouvent en première ligne, aux prises avec les dérèglements de notre société. Deux phénomènes se conjuguent pour leur compliquer la tâche. D’abord, la perte du respect de l’autorité. D’autres professions qui sont des piliers de notre République, comme les policiers ou les enseignants, la subissent, eux aussi, de plein fouet. En matière d’agressions d’élus, le mouvement des gilets jaunes a sans doute marqué un tournant et la tension n’est pas retombée depuis. Et puis, il y a la dilution du lien social et de la notion d’intérêt général.
Les maires se heurtent à une société du chacun pour soi, dans une atmosphère de plus en plus brutale, voire violente. Il y a quelques mois, Emmanuel Macron alertait même contre un processus de "décivilisation".
Le chef de l’État qui ne se rendra pas au congrès de l’AMF. Il est vrai que sa visite n’a rien d’automatique. Il recevra des maires à l’Élysée. Mais ce choix peut surprendre. Lors du "grand débat", Emmanuel Macron s’était appuyé tout particulièrement sur les maires, il avait mis leur mission en valeur. Et à l’issue d’une année marquée par l’ultra-violence d’émeutiers qui ont visé tout particulièrement des édifices publics, des écoles, parfois des mairies, même dans des petites villes jusque-là tranquilles, les maires, ces vigies de la République transformées en punching-ball avaient sans doute besoin d’être un peu plus chouchoutés par celui qui a mission d’incarner l’unité de la Nation.
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