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Édito
Le silence abyssal de Marine Le Pen sur le réchauffement climatique

Alors que la crise climatique exige des mesures urgentes, le Rassemblement national est peu présent sur le sujet.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La président du groupe RN à l'Assemblée nationale Marine Le Pen, le 4 juillet 2023. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

À l'issue de la présentation, par Emmanuel Macron de son projet de planification écologique, Marine Le Pen réagissait ainsi mardi 26 septembre : "Vous y avez compris quelque chose, vous ?" Rappelons que l’ambition affichée par l’exécutif est immense : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5% par an d’ici 2030 pour atteindre, à cette date, une baisse de 55% par rapport au niveau de 1990. Mais la cheffe de file de l’extrême droite n’a donc pas compris grand-chose. Une réaction en forme d’aveu, pas vraiment surprenante.

>> Planification écologique : ce qu'il faut retenir de la prise de parole d'Emmanuel Macron

Que propose le RN sur ce sujet ? Pas grand-chose… Enfin si, stopper les importations et relocaliser toutes les productions sur le territoire national. Bref, remettre des frontières. Bon, ça non plus, ce n’est pas étonnant. Le premier souci, c’est que les gaz à effet de serre ne connaissent pas les frontières. Le défi climatique nécessite une coopération internationale et même planétaire. Vouloir instaurer le lepénisme écologique dans un seul pays, c’est aussi crédible que "le socialisme dans un seul pays", prôné jadis par Staline. Quand bien même cette solution miracle, que Marine Le Pen baptise  "localisme", verrait le jour, ce ne serait qu’à très long terme. Stopper toutes les importations d’ici 2030, c’est la ruine du pays assurée. Or, la crise écologique exige des mesures urgentes.

Tout pour les énergies fossiles !

Le Rassemblement national n’est pas climatosceptique, bien sûr que non. Disons qu’il est "climato-démago". Marine Le Pen ne nie pas le réchauffement climatique. Elle prend des airs très sérieux pour dire que c’est grave, très grave même. Mais elle est contre les énergies éolienne et solaire, les zones à faibles émissions dans les agglomérations, la future interdiction de la location des passoires thermiques, ou encore la fin de la voiture à moteur thermique programmée dans l’UE pour 2035. Son programme, c’est tout pour les énergies fossiles ! Un peu partout en Europe, aux Pays-Bas, en Allemagne et donc en France, des partis d’extrême droite progressent en dénonçant le coût de la transition écologique pour les citoyens. Et on comprend là que la crise climatique n’est pas seulement une menace pour le devenir de la planète. C’est aussi, à plus court terme, une menace pour nos démocraties.

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