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Édito
Le Sénat apparaît comme une survivance de "l’ancien monde"

Le président du Sénat Gérard Larcher a été réélu lundi aux commandes de la chambre haute pour un cinquième mandat de trois ans à ce poste.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les sénateurs français participent à l'élection du nouveau président au Sénat français, à Paris, le 2 octobre 2023. (THOMAS SAMSON / AFP)

C’est tout sauf une surprise. Gérard Larcher a été réélu lundi 2 octobre par ses pairs pour un cinquième mandat de président du Sénat. Il a été réélu confortablement, avec 218 voix sur 348, la droite disposant d’une nette majorité au sein de la haute assemblée. À 74 ans, Gérard Larcher est reconduit au plateau de président du Sénat au moins jusqu’en 2026. Songez surtout qu’il a fait son entrée au Palais du Luxembourg il y a 37 ans, en 1986 ! À l’époque, Emmanuel Macron faisait lui son entrée… en CM2, il avait neuf ans, Gérald Darmanin en maternelle, et Gabriel Attal n’était même pas né. Le mur de Berlin semblait indestructible, et Stéphanie de Monaco triomphait au Top 50 avec Comme un ouragan

Un décalage avec le résultat de la dernière présidentielle

En fait, le Sénat apparaît comme une survivance de "l’ancien monde" et la carrière de Gérard Larcher en est la parfaite illustration. D’ailleurs, les trois candidats qui sont arrivés nettement en tête de la dernière élection présidentielle n’y sont que très peu ou pas du tout représentés : Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. À l’inverse, les Républicains y conservent une influence sans rapport avec leur poids politique dans le pays. Et les zones rurales pèsent bien plus que la France urbaine. Un décalage qui pose de plus en plus problème en une période de crise civique où les électeurs font la grève des urnes. Difficile pour les Français de comprendre la légitimité du Sénat. Il y a 25 ans, Lionel Jospin parlait déjà d’"anomalie démocratique".

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Mais c’est aussi, c'est vrai un pôle stabilité. Surtout à un moment où, faute de majorité absolue, l’Assemblée nationale verse parfois dans l’impuissance et le gouvernement se voit contraint de recourir au 49-3. Les "papys" du Sénat, eux, font de la résistance pour ne pas succomber au climat d’invectives qui plane sur le Palais Bourbon. Le Sénat, c’est une école de bonnes manières et une garantie de longévité. La preuve, quand Gérard Larcher y fit son entrée en 1986, l’autre benjamin des lieux, c’était un certain… Jean-Luc Mélenchon.

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