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Édito
Le positionnement anti-écolo de Laurent Wauquiez pour la présidentielle de 2027
Devant les Jeunes républicains réunis à Valence Laurent Wauquiez a fait dimanche 1er octobre un pas de plus vers une candidature à la présidentielle en ciblant les politiques environnementales. Laurent Wauquiez l’a clamé : il est "prêt". Et, au-delà, il affiche déjà son positionnement. Il en a marre des normes, des réglementations qui s’empilent, et en particulier celles des contraintes liées à la protection de l’environnement. Laurent Wauquiez souhaite d’ailleurs que sa région Auvergne- Rhône-Alpes sorte du dispositif "zéro artificialisation nette", l’objectif fixé par la loi mais piloté par les régions pour limiter les constructions sur le territoire. Il veut que "l’État laisse respirer les Français". Un discours aussi vieux que la droite. Illustré par le fameux cri du cœur de Georges Pompidou dans les années 60 : "Il faut arrêter d’emmerder les Français !"
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La tonalité anti-écologiste est néanmoins plus récente. Elle colle à l’air du temps politique. Depuis quelques années, Laurent Wauquiez est d’ailleurs l’un des thermomètres des oscillations du populisme dans le débat politique. Il avait par exemple fustigé ce qu’il appelait le "cancer de l’assistanat" pour dénoncer certaines dérives liées au RSA. Il avait aussi dénoncé "l’invasion" du burkini sur nos plages. Cette fois encore, il ne prend pas de gants puisqu’il qualifie la loi "climat et résilience" de 2021, celle qui veut stopper la bétonisation du territoire, de loi "ruralicide", rien que ça !
Un texte adopté sous la pression des défenseurs de l’environnement qui viserait donc, selon lui, à éradiquer la ruralité et ses habitants. L’accusation a suscité un tollé de la part de la majorité et des écologistes.
Un créneau politiquement porteur
Pourquoi Laurent Wauquiez adopte-t-il ce positionnement ? Parce que c’est un créneau qui lui semble porteur en ces temps d’inflation où les Français sont plus inquiets pour leur porte-monnaie que pour l’environnement. L’un de ses concurrents au sein de LR, le maire de Cannes et président de l’Association des maires de France, David Lisnard, porte un discours assez proche. En matière de démagogie anti-écologique, Laurent Wauquiez va surtout avoir fort à faire avec la concurrence de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour. Une surenchère qui devrait peser sur la campagne des élections européennes. Elle fait déjà le bonheur de partis populistes hors de nos frontières, aux Pays-Bas, en Allemagne et ailleurs. Pour l’heure, les records battus par les prix des carburants préoccupent davantage les électeurs que les records battus par les températures.
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