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Édito
L’autorité, le leitmotiv du gouvernement pour restaurer une image sécurisante

L'autorité se veut de retour, avec le texte sur l’immigration qui entre en débat à l’Assemblée, lundi 11 décembre, et avec l'annonce par Aurore Bergé, dimanche, d'un plan choc pour responsabiliser les parents défaillants de délinquants, notamment les pères déserteurs.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Eric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin et Gabriel Attal arrivant pour une conférence de presse conjointe sur la lutte contre les stupéfiants, à l'hôtel Beauvau à Paris, le 1er mars 2023. (photo d'illustration) (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Le texte sur l’immigration entre en débat lundi 11 décembre à l’Assemblée, au lendemain de l'entretien d’Aurore Bergé dans La Tribune Dimanche, où est annoncé un plan pour responsabiliser les parents défaillants. La ministre des Solidarités y détaille la mise en place de "travaux d’intérêt général pour les parents défaillants" et la création d’une commission pour "relever les défis de la parentalité"

Tous les thèmes abordés pour contrer l'extrême droite

Le leitmotiv de l’exécutif, c'est l’autorité, dans tous les domaines. Celui de l’immigration, avec un contrôle plus étroit des flux et l’expulsion plus rapide des étrangers en situation irrégulière. Celui de la famille donc, avec des amendes et des travaux d’intérêt général pour les parents défaillants. Mais aussi celui de l’école, avec la volonté de Gabriel Attal de redonner le dernier mot aux enseignants sur le redoublement ou encore l’expérimentation du port de l’uniforme dans certains établissements scolaires. L’exécutif veut restaurer l’autorité des forces de l’ordre, des parents et des professeurs.

C’est un lourd défi, parce que l'heure est à l'urgence. On a assisté aux émeutes du début de l’été, jusque dans des petites villes habituellement paisibles et au meurtre du jeune Thomas dans le village de Crépol. Puis deux attentats islamistes, à Arras et au pont de Bir-Hakeim à Paris, ont été commis par des individus fichés S, connus des services de renseignements. Tous ces événements, sans rapport entre eux, installent peu à peu dans l’opinion l’impression que l'autorité publique s’effiloche, que l'État, impuissant, se délite. Ce sentiment alimente la montée de l’extrême droite, il faut donc le contrer

L'influence croissante de Gérald Darmanin

Le défi est d'autant plus lourd que les sujets régaliens ne font pas partie de l’ADN originel du macronisme. Le chef de l’État est plus à l’aise sur le terrain des réformes économiques et sociales, que sur ces sujets liés à l’autorité. C'est ce qui explique l’influence croissante de Gérald Darmanin au sein de l’exécutif. Le ministre de l’Intérieur est à l’aise sur ce terrain et il s’applique à prendre à témoin l’opinion. Sur les réseaux sociaux, il publie depuis quelques semaines une litanie de cas de délinquants étrangers expulsés par ses services, ou de profils qui pourraient l’être si son projet de loi est adopté.

Le sort du texte, qu'il soumet cette semaine aux députés, n'influera pas seulement sur son avenir, mais sans doute sur celui du quinquennat. Si le texte est adopté sans recourir au 49-3, il offrira une vraie bouffée d’oxygène à Emmanuel Macron. À l’inverse, ce n’est pas seulement l’autorité du ministre de l’Intérieur, mais aussi celle du chef de l’État qui sortirait très affaiblie en cas d'échec. Il est difficile de prétendre assurer la sécurité des Français si on ne parvient pas à imposer sa propre autorité faute de majorité à l’Assemblée.

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