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Édito
En politique, il y a des alliés encombrants dont on se passerait bien
Tout le monde en politique a des alliés encombrants. À commencer par Édouard Philippe, dont Emmanuel Macron a chanté les louanges hier, mardi 25 juillet, lors d’un bain de foule à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Interpellé sur son ancien Premier ministre qui pourrait lui succéder en 2027, le président a répondu sans hésiter qu’il tenait à ce que "ceux qui ont fait les réformes à ses côtés, puissent prendre le relais ". "Il a fait cela bien. C'est un ami", a même ajouté le chef de l’Etat administrant au passage à Édouard Philippe le baiser du tueur.
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Parce que cela fait des mois que le maire du Havre, qui recevait Élisabeth Borne pour parler industrie verte et décarbonation du transport maritime, s'évertue à faire entendre sa différence. Le voilà ramené au bercail macronien, tel une brebis égarée, alors qu'il s'échine à vouloir jouer une autre musique que celle du couple exécutif.
Macron-Darmanin : la polémique qui plombe
En matière d'allié encombrant, Emmanuel Macron n'est pas non plus en reste, lui qui a traîné en Nouvelle-Calédonie son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qu'il transporte sur son porte-bagage après avoir refusé Matignon.
Le ministre de l'Intérieur, avant de partir, a déposé une mine en donnant son feu vert à Frédéric Veaux pour apporter un bruyant soutien aux policiers en colère, depuis l’incarcération à Marseille d’un fonctionnaire de la BAC pour des soupçons de violences. D’une seule phrase validée par Gérald Darmanin, le directeur général de la police nationale a plombé la tournée présidentielle en Océanie. Emmanuel Macron, désireux de tourner la page émeutes, comme il l’a fait avec les retraites, aura été obligé de répondre à cette polémique - sparadrap dont il se serait bien passé.
Faure - Mélenchon : des tensions à l'heure espagnole
Les alliés encombrants ne sont pas seulement l'apanage de la majorité. Ils existent aussi à gauche. Parlez-en à Olivier Faure. Le Premier secrétaire du PS, confronté depuis l’accord sur la Nupes aux emportements d’un Jean-Luc Mélenchon qui prend toute la lumière à gauche, s’est félicité de voir les socialistes espagnols et leurs alliés de la gauche radicale aller séparément aux législatives.
Jean-Luc Mélenchon l’a aussitôt taclé : "Olivier Faure raconte des histoires. Le système électoral espagnol est complètement différent. À l’heure du danger, de tels conseils sont désastreux", a répondu rageur le leader insoumis.
Des alliés comme ceux-là, mieux vaut s’en tenir éloigné. Vous connaissez la citation, attribuée à Voltaire bien qu'elle semble remonter à plus loin : "Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge !". Elle reste éternellement d’actualité.
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