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Édito
Après la bataille contre la réforme des retraites, la Nupes à la recherche d'une stratégie
En commission des Affaires sociales, grâce à l’appoint des députés LR, la majorité a donc supprimé l’article 1er, qui abrogeait le report de l’âge légal de 62 à 64 ans. Mathilde Panot, la cheffe de file des députés insoumis, a beau exhorter à une "pression populaire maximale" dans la rue mardi 6 juin pour la 14e journée de mobilisation, c’est donc un texte inoffensif, sans aucune portée, qui sera débattu dans l’hémicycle le 8.
À l’issue d’un marathon de près de six mois, on arrive au bout du bout des prolongations. Et voilà la Nupes renvoyée à une question existentielle : y-a-t-il une vie après le 8 juin ? Le reproche émis en coulisses par certains élus socialistes et écologistes, c'est que la Nupes en a trop fait sur les retraites.
Sauf rebondissement, le dernier épisode du feuilleton des retraites est programmé dans une semaine. L’issue est connue :la réforme, promulguée il y a déjà un mois et demi, entrera en vigueur le 1er septembre.
Quelle stratégie pour l'après 8 juin ?
Le problème de la Nupes, c’est qu’elle n’a pas de scénario pour la suite. Le conflit social, porté par des syndicats ragaillardis, lui a redonné des couleurs. Mais embarquée dans une stratégie de la tension dictée par les Insoumis, elle n’a eu de cesse de dénoncer l’attitude du gouvernement et d’Emmanuel Macron qu’elle accuse d’attenter à la démocratie parlementaire. Mais la gauche n’a pas anticipé l’issue : une défaite, au moins législative, qui était assez prévisible.
L’anti-macronisme restant son principal ciment, la bataille des retraites était assez confortable. Depuis le début de l’année, elle a écrasé tous les autres sujets. Sur l’inflation des produits alimentaires, et plus encore ces tout derniers jours, sur la chasse aux fraudeurs ouverte par Gabriel Attal, "l’ISF vert" évoqué par l’économiste Jean Pisani-Ferry, ou encore sur l’immigration, la gauche a été très peu audible.
Sur tous ces thèmes, le débat s’est installé entre la droite et le gouvernement, et parfois au sein même de la majorité. Après le 8 juin, la Nupes va devoir démontrer qu’elle peut avancer des idées neuves sur d’autres enjeux que les retraites.
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