Dette publique : l'équation impossible d'Emmanuel Macron
Comment relancer le pays alors que la dette publique explose ? Ce sera l’un des chevaux de bataille de l’opposition de droite à la rentrée.
"La devise en France, c’est : continuer de dépenser et s’abstenir de réformer". La formule est signée Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, qui prépare sa rentrée depuis sa Vendée.
Les Républicains veulent piquer le gouvernement là où ça fait mal lors de l’examen du budget 2023 à l’automne. Les parlementaires LR ne voteront pas le projet de loi de finances s’il ne contient pas de fortes mesures pour soulager les finances publiques. Pour Bruno Retailleau, "l’endettement est une redistribution à rebours qui consiste à prendre aujourd’hui sur le pouvoir d’achat des générations futures."
La dette publique, c'est un Everest ! C’est l’Insee qui le dit : la dette publique a dépassé les 2 900 milliards d'euros, soit 115% du PIB. La barre symbolique des 3 000 milliards sera bientôt franchie, de quoi donner des vertiges. Le déficit public restera également important l’an prochain, au-dessus de 5%, prévient le Haut Conseil des finances publiques, organe rattaché à la Cour des comptes, plutôt sévère avec le gouvernement.
Le ministre de l’économie Bruno Le Maire a beau jeu de répéter que les 44 milliards votés en faveur du pouvoir d’achat n’ont pas grevé le budget, nous n’avons toujours pas le début du commencement des mesures inscrites dans la colonne des recettes.
Une équation budgétaire intenable
Thierry Breton a mis en garde, mardi martin sur franceinfo : "Je dis clairement qu'il faudra revenir aux 3% de déficit." Le commissaire européen au Marché intérieur a rappelé que l'autorisation donnée aux États membres d'y déroger courait jusqu’à l’an prochain, pas plus.
Le retour aux 3% n’est pas prévu par le gouvernement avant 2027. Tout cela sent le bras d’honneur à Bruxelles. Ça tombe bien, les Français s’en moquent. Vous avez d’un côté des promesses de campagne sur un meilleur pouvoir d’achat, sur la croissance et le plein emploi, promesses faites à une opinion qui exige davantage de policiers dans les rues, de profs, de soignants, de services publics. Et de l’autre, l’inflation, des salaires insuffisants, des taux qui remontent, une fiscalité record, des caisses vides et cette dette publique abyssale.
La bataille budgétaire va se régler en partie dans l’hémicycle. Mais personne ne détient la pierre philosophale. Ni dans la classe politique, ni au sein de la population. Chacun va devoir faire un pas, même modeste. Il n’y aura pas de solution sans une prise de conscience de l’ensemble de la société française.
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