De la règle d’or au sparadrap d’or ?
C’est bien ce qu’a expliqué le Président aux députés UMP qu’il avait conviés.
"Maintenant c’est le temps de la pédagogie, fin septembre viendra celui de la décision."
Entretemps le Premier ministre François Fillon est chargé de mener une concertation avec notamment l’opposition.
_ "Personne ne vous demande de dire oui au gouvernement sans discussion, assurait cet après midi François Fillon aux socialistes, mais au moins montrez que vous êtes ouverts au dialogue", ajoutait le Chef du gouvernement.
Ce à quoi les socialistes ont déjà répondu hier, ils voteront contre la règle d’or
Le bureau national du PS a été unanime sur ce point de vue.
Une convergence bienvenue car dans le cadre de la primaire le candidat Manuel Valls avait paru faire un pas vers la règle d’or sarkozyste.
Le maire d’Evry se disait prêt à la voter mais à la condition que Nicolas Sarkozy renonce à certains cadeaux fiscaux par exemple.
La droite n’avait pas manqué de sauter sur l’occasion pour enfoncer un coin entre socialistes.
La décision du bureau national ne donne plus prise.
Car le PS veut refuser la règle d’or, tout en prétendant être capable de réduire les déficits.
C’est toute la difficulté.
Refuser une règle qui impose une gestion rigoureuse, tout en prétendant être un gestionnaire sérieux.
Nicolas Sarkozy comptait bien sur cette contradiction pour mettre le PS en difficulté.
Et se présenter lui comme le Président responsable gestionnaire rigoureux et expérimenté.
Facile sur le papier…
Pas si simple dans les faits.
L’image de Nicolas Sarkozy s’est dégradée apparemment sur ce point.
Les français ne le voient pas forcément comme le gestionnaire le plus à même de réduire la dette et les déficits.
François Hollande, et Martine Aubry le concurrencent.
Ils sont même plus crédibles que le chef de l'Etat, selon l’enquête ipsos-Logica- bussiness consulting, France télé-le Monde-France Info dont nous avons parlé hier.
La pédagogie autour de la règle d’or du gouvernement est donc indispensable.
Cela va durer tout le mois de septembre.
Nicolas Sarkozy décidera donc après cette concertation pédagogique.
Cela veut dire la décision de réunir l’ensemble des députés et des sénateurs pour un vote au Congrès sera prise après le renouvellement du sénat.
Oui oui avec le risque de voir le potentiel de la majorité se réduire.
Car la gauche espère gagner des sièges, voire la majorité au Sénat.
Ce qui rendrait très improbable le vote du texte par une majorité des 3 cinquièmes des parlementaires.
Et si le texte de la règle d’or était rejeté dans ces conditions Nicolas Sarkozy prendrait le risque de devoir assumer cet échec et un éventuel déclassement du triple A de la France son cauchemar.
Renoncer au Congrès ce serait admettre un échec politique.
Pas de bon effet non plus.
Alors, dans ce cas mieux vaut attendre.. temporiser… se mettre en sourdine selon l’expression de Jean-François Copé.
Le secrétaire national de l’ump qui réclamait le congrès, ne le réclame plus.
Nicolas Sarkozy dit sa détermination intacte, mais il réfléchit et décidera plus tard.
Le risque, c’est que la règle d’or devienne un sparadrap d’or, sur le doigt présidentiel.
Un pansement qui brille et attire les regards, sans pour autant soigner la plaie qui se creuse.
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