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Contrairement aux apparences, tout va bien pour Nicolas Sarkozy

Il ne crée plus l'évènement, donne l'impression de ne pas faire l'unanimité dans son camp, mais à deux ans de la présidentielle, Nicolas Sarkozy construit son retour. Sans encombre.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (Olivier Bost © RF)

Nous ne regardons pas toujours les situations avec le bon point de vue. En politique, l’une des erreurs courantes est de raisonner en regardant ce qui a déjà marché et ce qui a déjà échoué. Autrement dit, d’expliquer le présent avec des comparaisons qui n’ont plus lieu d’être. La tentation dans le retour de Nicolas Sarkozy est de regarder cela de la même façon que nous avons observé sa longue ascension vers le pouvoir entre 2002 et 2007. Souvenez-vous, à cette époque Nicolas Sarkozy était un phénomène à lui tout seul, une tornade qui guidait l’actualité "du matin au soir" comme il aime à le dire.

Donc forcément, si nous comparons avec sa rentrée depuis septembre dernier, tout cela peut sembler fade, sans dynamique, rien de tonitruant et de spectaculaire. Nicolas Sarkozy serait presque devenu ennuyeux. Nicolas Sarkozy donne des interviews qui passent quasiment inaperçu comme la semaine dernière au Figaro,  et ses passages télés ne sont plus des évènements. Mais ce n’est pas un problème.

 

Nicolas Sarkozy ne crée plus l’évènement mais ce n’est pas un problème

 

En fait, Nicolas Sarkozy parle exclusivement à sa famille politique, au noyau dur de ses militants, à ceux qui votés pour lui à la Présidence de l’UMP. Il s’adresse à ceux, et ils seront probablement un peu plus nombreux, qui voteront pour lui à la primaire des Républicains. Il ne faut pas confondre la reconstruction d’un parti et la reconquête de sa base militante avec l’élection présidentielle. L’un ne va pas sans l’autre mais ce n’est pas le même match. Pour autant, dans le match du parti, Nicolas Sarkozy a-t-il tout gagné ?  Nous pourrions nous focaliser sur le score de Bruno Lemaire pour la présidence de l’UMP, sur les bons sondages d’Alain Juppé porté en parti par la gauche, nous pourrions aussi nous focaliser sur un bureau politique pléthorique ou sur le changement de nom, les Républicains, qui n’emballe pas tout le monde. Mais ce n’est pas ça qui est important.

Ce qui compte, c’est qu’étape après étape, Nicolas Sarkozy construit son retour. Victoire à l’UMP, victoire aux départementales, transformation de l’UMP en Républicains, tout cela est fait ou quasiment fait.

Il restera les élections régionales à la fin de l’année, forcément une nouvelle victoire pour la droite, puis ce seront la primaire en 2016 et la présidentielle en 2017. Objectivement, tout roule pour Nicolas Sarkozy.

 

L’inconnue de la justice

 

La justice est effectivement une chose qui n’est pas sous contrôle, et il faut ajouter une autre inconnue : les Français voudront-ils revoir Nicolas Sarkozy au premier plan ? L’image de l’ancien Président est encore très dégradée. Vous me pourrez me dire que celle de François Hollande l’est tout autant, mais l’actuel locataire de l’Elysée a un bon conseil qu’il s’applique à lui-même, deux erreurs qu’il ne faut pas commettre :

-         Sous-estimer l’adversaire parce que pour arriver à une élection présidentielle on ne peut pas être mauvais.

-         Estimer que l’on connaît l’affiche deux ans avant.

Ces deux conseils, Nicolas Sarkozy ne les avait pas appliqués en 2012 et ce n’est pas sûr qu’il les applique pour 2017.

 

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