Conférence environnementale : les écolos ne sont plus verts de rage mais de plaisir
Les relations
sont beaucoup plus chaleureuses, c'est vrai. A peine François
Hollande avait-il achevé son discours que Pascal Durand, le secrétaire national
d'Europe-Ecologie-Les-Verts clamait sa satisfaction. Il est vrai
que la semaine dernière, il avait bien refroidi l'atmosphère en lançant un ultimatum de 6 jours au président de la
République. 6 jours pour
s'engager réellement dans la transition énergétique, faute de quoi les verts auraient
bien pu quitter le gouvernement.
Et finalement François Hollande a répondu à
cet ultimatum, mais Pascal Durand n'en sort pas grandi.
Le numéro 1
officiel des écologistes n'avait pas forcément été pris au sérieux. Pascal
Durand avait, un tout petit peu sur-joué le chantage à la démission. Un tout
petit peu trop pour être crédible. Si François
Hollande a bien répondu aux attentes des Verts, c'est parce qu'il avait bien
prévu de le faire. D'ailleurs,
pour l'instant le chef de l'Etat s'en tient à un exposé des principes. Jean-Marc
Ayrault énoncera les modalités, et c'est là que les écologistes pourront
réellement mesurer la portée de l'engagement vert de François Hollande.
Pourquoi cet empressement à se satisfaire des
intentions de François Hollande alors ?
En réalité,
le mouvement Europe-Ecologie-Les-Verts est tenu par Cécile Duflot. "Aujourd'hui, les verts ont une vraie
taulière ! " explique crument un parlementaire socialiste. En termes
plus élégants, ce propos signifie que l'ancienne secrétaire nationale des verts
tient toujours le mouvement. Et la
conviction de Cécile Duflot c'est que mieux vaut siéger au gouvernement et
faire progresser certains dossiers, que camper en dehors sans pouvoir pousser aucun
dossier. Cette semaine,
la patronne des verts a signé une loi sur le logement dont les siens n'ont pas
à rougir.
Pourquoi menacer de quitter le gouvernement dans
ces conditions ?
Cela fait
partie d'un jeu de rapport de force interne. Les verts
sont des alliés d'un PS qui détient la majorité absolue à l'Assemblée. Les écologistes
doivent donc constamment rappeler leur poids politique, plus important que leur
poids arithmétique au Parlement. D'où ces
coups de gueule et autres fâcheries. Pour être
efficaces, elles doivent être spectaculaires. Mais pour être efficaces, elles
doivent aussi laisser entrevoir la possibilité d'une réconciliation. Les verts doivent
juste rosir de colère, pour mieux verdir de plaisir ensuite.
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