Cet article date de plus de douze ans.

Choc fiscal, choc de compétitivité, choc contre le mur de la récession...

Après le choc fiscal, le gouvernement veut stimuler la compétitivité des entreprises françaises. Mais comment arriver à ce but, sans rogner le pouvoir d'achat ? L'équation était sur la table d'un premier séminaire de ministres réunis à Matignon aujourd'hui.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Il y en aura un
autre vendredi. Histoire de découpler deux thématiques liées à la
compétitivité, le " coût " et le " hors coût ".

Le " hors coût ",
c'est ce que le gouvernement veut mettre en avant. Des éléments sans rapport
direct avec le coût du travail en France, et qui peuvent rendre nos entreprises
attractives.

Leur capacité à
innover et donc investir des marchés d'avenir. La qualité de leurs  produits, au sens large. Ou encore la qualité
de notre système éducatif, plus en prise avec le marché de l'emploi, ou les
efforts consentis dans l'hexagone en faveur de la recherche.

Ces secteurs
supposent souvent des investissements dont certains pourraient être supportés
au plan européen, ils réclament donc du temps.

Le " coût ",
face à ce " hors coût ", c'est le coût du travail, réputé élevé en France,
et pour lequel le patronat réclame inlassablement des baisses les charges.

Ce que le gouvernement
rechigne à faire, car ces allègements conduiraient à autant de manque à gagner dans
ses caisses, qu'il faudrait compenser par des hausses de taxes (CSG ou TVA)

 

Et c'est là qu'intervient le rapport de
Louis Gallois, le patron du Haut commissariat à l'innovation. Un rapport pas
encore dévoilé officiellement, mais qui prône cette baisse des charges.

Le quotidien le
Figaro
en a tracé de grandes lignes ce week-end, en précisant que le gouvernement
se démenait pour enterrer ce rapport contraire à ses ambitions.

Il préconiserait
non seulement la baisse des charges, mais une réduction plus importante des
dépenses, et une hausse de la CSG et de la TVA.

Un rapport
tellement contraire aux vœux du gouvernement qu'entre eux, les ministres ne l'appellent
pas le rapport Gallois, mais le rapport Figaro.

Les ministres
rappellent qu'un autre rapport est attendu, celui du Haut Conseil du
Financement de la protection sociale, avec un état des lieux en novembre et un
rapport définitif en janvier.

Un délai qui semble bien long, pour
favoriser la compétitivité des entreprises...

 

Il ne faudra pas
forcément attendre l'année prochaine pour l'annonce de certaines mesures.

La difficulté, évidemment,
c'est celles qui ont un coût financier.

Baisser les
charges, ça coûte à l'Etat, qui veut se désendetter. Pour cela, il faudrait
répercuter cette baisse sur les ménages, ce qui veut dire toucher à leur pouvoir
d'achat, pénaliser la consommation et donc la croissance.

Le gouvernement ne
veut pas de ce cercle pas du tout vertueux.

Il recense tous
les moyens de relancer la consommation.

Il a étudié les
conséquences, du coût des loyers en France, plus élevé que dans la moyenne des
pays européens, qui grève le budget des ménages.

Des mesures
pourraient donc être annoncées début novembre, toutes celles qui paraissent un
tant soit peu efficaces, et qui ne  nécessitent
pas de piocher dans les caisses de l'Etat.

Un exemple :
mieux organiser les filières éducatives pour que les diplômes soient en
meilleure adéquation avec les offres d'emplois régionales.

Des mesures
symboliques, accuseront les adversaires du gouvernement.

Des mesures de
portée symboliques, sans doute, pour tenter de sortir de ce cercle vicieux,
baisse des charges, hausse des taxes, baisse du pouvoir d'achat, baisse de la
consommation, et récession économique.

Dans cet esprit, le
vocabulaire du gouvernement évolue, la compétitivité ne passe plus par un choc,
mais par une trajectoire. C'est moins brutal, comme si l'essentiel consistait à
ne pas effrayer, à défaut de rassurer.

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.