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Saab : est-ce vraiment la fin ?

L’année se termine sur une faillite : celle de la marque suédoise Saab, enterrée par General Motors.
Article rédigé par Jean-Rémy Macchia
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

C’est la première fois que cela se produit dans le monde de l’industrie automobile : qu’un constructeur en fasse mourir un autre, en lui maintenant la tête sous l’eau – sciemment – jusqu’à ce qu'asphyxie s’en suive.
C’est exactement ce qui est arrivé pour Saab avec General Motors.
General Motors a été propriétaire de Saab pendant 20 ans.
20 ans pendant lesquels Saab – quoique petit dans le monde automobile, et qui avait su développer un des bureaux d’études les plus en pointe, en matière de moteurs –, 20 ans où General Motors a petit à petit enfoncé Saab .
Mais depuis 2 ans, Saab a été revendu. A un tout petit constructeur néerlandais – Spyker – qui, comme c’était à craindre, n’a pas eu les reins assez solides, financièrement, pour procéder au sauvetage de Saab.
Et, depuis cette date, General Motors s’est ingéniée à rendre la vie impossible à Saab. Depuis des mois, des repreneurs chinois se portaient candidats pour reprendre Saab. Et faire redémarrer l’activité – en injectant 550 millions d’euros dans l’affaire.
Mais tout a capoté par le veto de General Motor s , qui n’a pas voulu voir partir entre des mains étrangères la plate-forme technique de la toute nouvelle Saab 9-5 – développée en partie par les Suédois, mais du temps où Saab était propriété de General Motors.
Le géant américain s’est arc-bouté sur sa position. Et son droit de propriété industrielle relatif aux soubassements de cette auto.
General Motors préfère tuer Saab, plutôt que d’accepter, même, de recevoir des royalties en échange du droit à exploiter cette base technique.

Le grand absent, dans l'histoire, c’est le gouvernement suédois .

Il n’a strictement rien fait pour aider au sauvetage de Saab.
Alors que 3 200 emplois directs, et 13 000 emplois indirects sont en jeu. Ce qui est énorme à l’échelle de la Suède.

Ensuite, la question se pose : que peut réserver l’avenir ?
Une résurrection de Saab est-elle possible ? Il se murmure que d’autres repreneurs seraient sur les rangs... Mais cela tiendrait du miracle.
Ceci étant, cette aventure est déjà tellement inédite – notamment qu’un constructeur donne naissance à 2 modèles mort-nés, parce que un autre industriel lui interdit toute chance de survie !... – tous les rêves sont permis !... Mais peu probables.

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