Diesel à Paris : bientôt interdit, c'est possible ?
C'est un bruit qui revient régulièrement, depuis deux ou trois ans : l'interdiction totale de rouler en diesel, un jour, dans la Capitale. C'est vrai qu'il y a plusieurs conseillers municipaux, à Paris, qui sont en faveur de cette suppression du diesel. La maire elle-même – Anne Hidalgo – souhaite une "sortie du diesel, d'ici 2020 ".
Cette expression "sortie du diesel " fait écho au fameux "sortie du nucléaire" . Ca résonne comme une mesure très écologique.
Mais cela soulève deux problèmes. D'abord, sur le fond : le diesel, qui pue, et qui pollue un maximum : c'est fini !
Le diesel ne pollue plus atant qu'avant... Et heureusement !
Ce diesel tellement polluant, ça a été vrai – et ça a été vrai, à une époque où les constructeurs niaient la nocivité du diesel ; où les politiques faisaient semblant de ne pas savoir : là a eu lieu, le mensonge, l'imposture, autour du diesel : il crachait des fumées exécrables, cancérigènes ; et on ne le disait pas !
Mais, aujourd'hui – surtout avec les dernières normes Euro 6 – le diesel ne pollue pas plus que l'essence. Je ne dis pas qu'on "roule propre", avec les nouveaux diesels – circuler en voiture reste forcément polluant ; mais on ne pollue pas plus qu'avec une voiture à essence.
Donc : interdire juste le diesel ; et au moment où il se débarrasse de ses plus gros polluants, c'est aberrant ! On est dans une sorte de grossissement, d'hystérie autour du diesel, d'après une image que tout le monde a (le diesel qui fume noir ; et qui pue vraiment) ; mais c'est une image complètement périmée.
D es mesures "écologiques" de moins en moins cohérentes
Il y a sept ans – fin 2007 – apparaissait la première mesure écologique "française", concernant les voitures : le fameux "bonus/malus". Vous savez que ce "bonus/malus" n'est calculé qu'en fonction des rejets de gaz carbonique – par rapport au problème du réchauffement climatique.
Mais les polluants qui affectent notre santé ne sont absolument pas pris en compte (et qu'on ne me dise pas que c'était impossible à faire : les constructeurs, légalement, sont obligés de mesurer les émissions de gaz toxiques, quand ils homologuent une voiture).
Simplement, aujourd'hui, pour ce "bonus/malus", il n'y a que le CO2, qui compte. Et les rejets de CO2 dépendent uniquement de la consommation. Depuis 7 ans donc, le bonus écologique a encouragé le diesel – au nom de la lutte contre la pollution !
Et ces diesels – achetés avec des bonus qui ont atteint 1 000 euros ! – on viendrait nous dire que ce sont les pires pollueurs qui soient ; et qu'il faut les interdire ? Bravo la cohérence !
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