L'école qui réduit le gaspillage alimentaire
"Penser global, agir loca l" est l’un des slogans de la pensée écologiste. On en trouve une illustration concrète à la cantine de l’école de Coublevie, dans l’Isère, qui sert chaque jour environ 250 repas à des enfants de primaire et de maternelle. Voilà deux ans qu’une action pilote contre le gaspillage alimentaire y a été engagée, et les résultats sont plutôt encourageants.
La situation de départ était il est vrai affolante. 50% des entrées prises par les enfants n’étaient pas consommées, tout comme un quart des viandes et des poissons ! Et 25 % des aliments n’étaient carrément pas servis et partaient directement à la poubelle.
Tout le monde s’est donc mobilisé et des actions très concrètes ont été engagées. Une affichette incite par exemple les enfants à ne prendre qu’une tranche de pain par repas, quitte à se resservir plus tard. On ne leur propose plus systématiquement un repas trop copieux avec entrée-viande-légume-fromage et dessert. Les quantités préparées, qui dépassaient les normes françaises, ont été revues à la baisse. Et surtout, des actions de sensibilisation ont été menées. Les élèves, après avoir reçu des notions sur le gaspillage alimentaire, ont réalisé des affiches et des dessins sur ce thème. Et cela marche : leur attitude a vraiment changé. On jette moins en cuisine. Et moins sur les plateaux de la cantine.
Partout en France, on gaspille les aliments. 7 millions de tonnes de nourriture seraient jetés chaque année, soit 107 kilos par habitant ! Le gouvernement a fixé pour objectif de diviser ce chiffre par deux d’ici à 2015. Comment ? Ce qui marche dans l’école-pilote de Coublevie peut évidemment être dupliqué dans toutes les écoles du pays, mais aussi dans les restaurants d’entreprise, les maisons de retraite ou les hôpitaux…
Souvent, les solutions relèvent du simple bon sens. Prévoir de vrais couteaux à viande, installer des micro-ondes pour réchauffer les plats, prévenir le restaurateur qu’une classe part en vacances scolaires et qu’il faut prévoir en conséquence moins de repas que d’habitude : tout cela suffit à réduire les quantités jetées de manière spectaculaire. Encore faut-il avoir été sensibilité à la question. L’enjeu n’est pas mince. On estime à un milliard d’euros les économies potentielles, uniquement pour la restauration collective ! Car gaspillage alimentaire rime aussi avec gaspillage budgétaire.
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