Pour choyer ses talents d'e-sport, la ville de Boulogne-Billancourt a monté son centre de formation
À Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, un centre est dédié aux joueurs professionnels d’e-sport, mais pas seulement. Il accueille aussi des jeunes de la ville.
En sport, c'est sans doute le grand gagnant de l'année 2020. Avec les confinements, on n'a jamais autant parlé en France d'e-sport. Le cyclisme a par exemple créé en décembre ses premiers championnats du monde virtuels. À Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, en partenariat avec l’équipe professionnelle GameWard, la ville s’est dotée d'un complexe de 600 m2 entièrement dédié à la discipline, avec un centre professionnel mais aussi tout une partie pour éduquer les jeunes de la ville.
"Ne pas passer à côté de cette opportunité d’e-sport"
"C'est tout un symbole", explique le maire Pierre-Christophe Baguet. Le centre prend ses quartiers dans une ancienne école maternelle. "Il y a des chiffres qui m’ont beaucoup impressionné. Quand il y avait eu cette grande compétition à Bercy, on m'a expliqué qu'en 20 minutes on avait vendu 600 000 billets. Il ne faut pas passer à côté de cette opportunité d'e-sport."
L’équipe affronte des poids-lourds de la discipline et des futurs talents, comme ceux de l’académie Tony Parker. "On est dans un véritable phénomène de société. Dans tout phénomène, il y a des dérives", explique Pierre-Christophe Baguet. C'est pourquoi "à Boulogne-Billancourt, on voulait aussi introduire le digital dans les centres de loisirs de la ville, pour que les jeunes se forment au côté positif du e-sport."
Un nutritionniste, un préparateur mental, un ostéopathe
Dans ce centre, des jeunes Boulonnais sont formés, et dans le même temps, un centre d'entraînement professionnel avec 25 joueurs a été monté. Il y a des entraîneurs et même, comme au football ou dans d'autres sports, un directeur sportif, en l'occurrence l’ancien champion de tennis Julien Benneteau. L’encadrement de l'e-sport est primordial, affirme-t-il : "On a fait appel à un nutritionniste, à un préparateur mental, à un ostéopathe, on fait des séances de sport. On essaie d’organiser une semaine d’entraînement type, qui va petit à petit les aider à être un peu plus performant, et aussi à durer dans le temps. Pour eux c’est très nouveau, c’est difficile à faire comprendre, à les sensibiliser à ça."
Des réflexes qu’il faut assimiler, et ce n’est évident, reconnaît Julien Benneteau : "On l'a vu lors du premier confinement. Ils sont tous rentrés chez eux, ils ont repris leurs habitudes, quand ils sont revenus au mois de juin, cela a été difficile." Et si le cadre est parfois difficile à accepter et à respecter pour les joueurs, cela permet déjà de rassurer les parents, comme ceux d’Anthony, 18 ans, joueur professionnel chez GameWard depuis la rentrée : "L'entraînement, ce n'est pas quelque chose qui se fait en ligne. On est dans des locaux, on est encadré. On nous donne les bonnes habitudes d'hygiène de vie. C’est avantageux pour nous, parce que cela nous permet de se détacher de l'image que l'on a d’un joueur professionnel du jeu vidéo."
Quant à la ville de Boulogne-Billancourt, elle voit encore plus loin. Elle rêve d’accueillir une épreuve de démonstration durant les Jeux 2024 et de se doter d’un Palais des Sports tout neuf, dédié autant au basket qu'à l'e-sport.
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