Quelques chiffres : l'emploi dans le secteur a connu une expansion de 712%depuis 2002 . Le pays employait cette année là de manière directe autour de2.000 personnes. En 2012, c'est un peu moins de 16.000 emplois.Un miracle qui tient aussi du coup de bluff. À la fin des années 1990, noussommes à Montréal, un lobbyiste québécois Sylvain Vaugeois a une intuition :parier sur le secteur du jeu vidéo comme gisement d'emplois. Sans avertir lesautorités québécoises, il mise tout sur une entreprise française, le géantUbisoft et son PDG Yves Guillemot. Montréal, eldorado du jeu vidéo avec comme symbole Ubisoft. 15 ans plustard, ce studio emploie près de 2500 personnes à Montréal et rêve devenir leplus grand studio du monde avec des succès comme "Assassin's Creed"ou "Splinter Cell". Une implantation si réussie que beaucoup demontréalais pensent que Ubisoft est une entreprise canadienne et non française.Peut-on parler de "dumping social" ? Ce qui est sûr, c'est que leslarges aides octroyées par le gouvernement du Québec à ce secteur, 50% decrédit d'impôts sur les salaires en échange de la création de centainesd'emplois, a favorisé ces implantations. Des studios comme Ubisoft, mais aussiElectronic Arts ou Eidos. Un crédit d'impôts qui a été abaissé depuis à 30%, ou37,5% si le jeu est produit en langue française. Sans compter les fonds d'aidepublic très important au Canada. Et ça permet d'embaucher les talents mondiauxau meilleur prix. Mais ce n'est pas la seule raison de ce "miracle" àla québécoise.Une ville et un pays qui attirent toujours autant de français. On compteraitau Québec 8.500 emplois dans le secteur du jeu vidéo. Plus d'un tiers seraientfrançais. Alors attention, tout n'est pas rose. D'abord ces grandes entreprisesont de plus en plus de mal à recruter et elles étouffent désormais lacréativité dans les plus petites structures, quand ce ne sont pas les provincescanadiennes qui se font la guerre entre elles. Et pour ce qui est des vacances,il y a une vraie différence, deux semaines grand maximum au Canada; cinqsemaines minimum en France. Autre défaut : les hivers rudes sauf à Vancouver.La France peut-elle faire revenir ces emplois en France ? Oui, mais çapassera forcément par la case fiscalité et aides publiques. Le gouvernement està la tâche pour récupérer ce gisement d'emplois et fera des annonces dès cetété.