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Le citron de Menton, un agrume d'exception

Il mérite sa réputation, et son prix ! Pour être un citron de Menton, l'agrume doit répondre à un cahier des charges très strict. 

Article rédigé par franceinfo - Isabelle Morand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Calibre, beauté de l'épiderme... Chaque citron est observé sous toutes ses coutures avant de recevoir le sésame IGP.  (ISABELLE MORAND / DIDIER HIRSCH / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

La Fête du Citron bat son plein à Menton. Jusqu’au 27 février, les corsos s’enchaînent, les jardins Biovès se visitent en nocturne autour de l’exposition des motifs d’agrumes...

Franck Roturier, directeur des Parcs et Jardins de la ville de Menton.  (ISABELLE MORAND / DIDIER HIRSCH / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

La tradition mentonnaise de l'agrumiculture

C’est le moment de visiter la Casetta. Cette pépinière municipale est entièrement dédiée aux agrumes. C’est une occasion à ne pas rater, pour découvrir la longue histoire de l’agrumiculture à Menton, et pour tout apprendre sur le fameux citron de Menton.

Car n’est pas citron de Menton qui veut, explique Franck Roturier, directeur des parcs et jardins de la ville : "Il existe un cahier des charges très strict, qui a permis à ce citron son classement IGP (Indication géographique protégée) en décembre 2015.

Le citron doit être cultivé sur un territoire très délimité. Il est cultivé sur des restanques, et pas au-delà de 300 m d'altitude. Il faut également être membre de l'Association pour la promotion du citron du Menton. Les vergers sont soumis à certification et acceptent d'être contrôlés par un bureau certificateur. Il existe plusieurs variétés éligibles à la culture : 'Eureka', 'Santa Theresa'... 

"Le citron doit être cultivé sur l'une des quatre communes de Menton, Roquebrune, Sainte-Agnès et Castellar."

Franck Roturier

à franceinfo

Attention aux contrefaçons

Le citron de Menton est donc un produit d’exception, ce qui explique évidemment son prix. Si on vous propose du citron de Menton à 4 ou 5 euros le kilo, il ne s’agit pas de vrai citron de Menton.

Et vous vous en rendrez compte en goûtant ce citron : son goût est plutôt doux, peu acide et les arômes sont intenses.

Sa traçabilité est totale, le vendeur doit être capable de vous dire qu’il vient de telle ou telle exploitation, voire d'une parcelle précise.

La Casetta, pépinière municipale de la ville de Menton, se trouve sur les hauteurs de Garavan. Elle est entièrement dédiée aux agrumes.  (ISABELLE MORAND / DIDIER HIRSCH / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Le "Magistrat" des citrons

Avant d’être reconnu citron de Menton, le fruit est inspecté sous toutes ses coutures. Il ne doit être ni trop gros, ni trop petit, être exempt de taches sur sa peau.

Cet examen rappelle le Magistrat des citrons, créé par Louis 1er prince de Monaco, quand Menton était encore monégasque : "Ce magistrat a été créé en 1670. Monaco voulait alors réguler la production des citrons, et surtout la contrôler, car le commerce était l'objet de prélèvement de taxes.

Le Magistrat des citrons était composé de 18 personnes. On y trouvait des notables (les familles d'Adhémar de Lantagnac, de Mauléon...) ainsi que des producteurs. C'est à cette période qu'on a créé les disques en acier qui permettaient de mesurer les citrons."  

Le renouveau du citron de Menton

Il s’agissait donc déjà d’un produit d’exception. Sa gloire a décliné au XIXe et XXe siècle, car sa culture a été abandonnée, en raison notamment des difficultés d'exploitation dans les restanques.

Aujourd’hui, le citron de Menton est cultivé sur environ 30 hectares. La moitié des arbres ont été réintroduits entre 2015 et 2017. 

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