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Jardin. Libellules, demoiselles : les dents de la mare

Elles appartiennent toutes deux à la famille des odonates et sont de bons indicateurs de biodiversité. Avec un appétit féroce

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Libellule au Flérial, le jardin punk de Éric Lenoir.  (ISABELLE MORAND / ERIC LENOIR / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

La libellule est un insecte venu du fond des temps. On a un petit peu de mal à s’imaginer qu’à la Préhistoire, les libellules mesuraient environ 1 mètre en tout sens ! 

Un insecte archaïque

Si cet insecte s’est "miniaturisé", il a en revanche conservé des caractéristiques du passé, notamment les muscles qui activent directement ses ailes. C'est une spécificité, un héritage, que l’on ne retrouve pas chez la plupart des insectes volants aujourd’hui.

Odonate à l'affût au-dessus d'une mare.  (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Allumette ou petit doigt ?

Les libellules, qui appartiennent à l’ordre des odonates, sont de bons marqueurs de la biodiversité. Elles sont présentes dans les milieux moins touchés par la pollution et l’activité humaine.

Les espèces d’odonates sont très nombreuses. Voici comment reconnaître les deux plus courantes dans nos jardins avec Éric Lenoir, auteur du "Petit Traité du Jardin Punk" : "Les demoiselles et les libellules sont les odonates les plus connus. Le corps d'une demoiselle est gros comme une allumette. C'est un insecte gracieux. Quand elles s'accouplent, les demoiselles accrochées ensemble forment un cœur.

Les libellules ont un corps gros comme un petit doigt, et elles vrombissent. La plus courante, c'est la libellule déprimée. On l'appelle ainsi parce qu'elle a franchement l'air déprimé avec ses ailes qui tombent vers le bas et ses gros yeux globuleux, tout tristes..."

Des prédatrices colorées

Les libellules peuvent être de toutes les couleurs. Dorées, vertes, bleues rayées de noir, noir rayé de bleu et même rouge écarlate chez les mâles de l’espèce Sympetrum sanguin (Sympetrum sanguineum), visible dans nos jardins de mai à octobre.

Toutes les espèces sont d’impitoyables prédatrices. La libellule déprimée mange tout ce qui vit dans l’eau, et si elle n’a rien à se mettre sous la dent, une abeille fera l’affaire ou n'importe quel autre insecte.

Quant aux larves, ce sont de véritables terreurs. Accrochez-vous ! Un film débute.... Il a pour titre "Les dents de la mare": "Quand elle sort de l'œuf, elle est petite. Elle grossit jusqu'à devenir aussi imposante que l'adulte. Elle se poste au fond de la mare, ressemble à un alien pourvu de pattes bien crochues, d'énormes mandibules. C'est une larve effrayante capable de s'attaquer aux tétards de crapauds, aux alevins, aux tritons et même à des poissons !"

Éric Lenoir, au Flérial, son jardin expérimental dans l'Yonne. (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE)

Pour observer des odonates

Si vous voulez voir des libellules et des demoiselles même dans un petit jardin, installez un point d’eau. Une bassine et quelques plantes suffisent pour les attirer. 

Merci à Éric Lenoir, paysagiste et pépiniériste. Le Flérial, son jardin à Volgré dans l'Yonne, est un havre pour la faune et la flore. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux plantes aquatiques, et le lauréat du Prix Saint-Fiacre 2019 pour son "Petit Traité du jardin punk. Comme apprendre à désapprendre", éd. Terre Vivante, 10 €.

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