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La vie révélée d'Alexeï Vassiliev

"Art Fair", le rendez-vous de l'art contemporain au Grand-Palais, c'est jusqu'à demain, cette année, c'est la Russie qui est à l'honneur. Parmi les 90 artistes russes représentés, Hind Meddeb a choisi de vous faire découvrir l'itinéraire du photographe Alexeï Vassiliev qui a eu plusieurs vies en Russie avant de devenir artiste à Paris.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

Avant de découvrir sa vocation de photographe, Alexeï Vassiliev
a été ouvrier
à l'usine, archiviste à la radio et à la télévision et traducteur
de romans
policiers français en Russie. Etudiant, il rêvait de devenir interprète. A l'université de
Moscou, il se passionne pour la littérature et la langue française. Mais dans
l'Union soviétique des années 70, pour réussir à se faire une place, il faut
faire preuve d'allégeance au parti. Alexeï est un insoumis et sa liberté de ton
va lui jouer des tours.

Ses blagues politiques pendant les soirées arrosées de vodka
entre étudiants lui valent d'être dénoncé par l'un de ses amis qui se révèle
être rapporteur pour le KGB. La sanction tombe : il ne sera pas sur la
liste des étudiants en traduction française qui vont faire leur stage à l'école
d'interprète de Grenoble. Alexeï abandonne ses études et fait son service
militaire. Il passe deux ans au sein de l'armée rouge. Et pour lui, il est
toujours aussi difficile de se soumettre à l'autorité.

Dans le camp disciplinaire en Sibérie avec une température
moyenne de moins 38 degrés, Alexeï continue ses écarts, il fera même douze
jours de prison militaire pour avoir fait entrer de l'alcool dans le camp. A la fin de son service militaire, des amis lui trouvent du
travail aux archives de la radio télévision russe mais pour garder sa liberté
et se tenir à l'écart des idéologues, il préfère travailler à l'usine. Pendant
presque dix ans, il sera ouvrier. A la fin des années 80, alors qu'il est encore ouvrier, Alexeï
retrouve ses premiers amours pour la langue française et le métier de
traducteur. Un ami éditeur lui propose de traduire les romans SAS de Gérard de
Villiers.

En 1993, il est fixeur pour une journaliste française , c'est
le coup de foudre immédiat. Il quitte la Russie pour la France où il vit
aujourd'hui depuis 20 ans. Alexeï est en France depuis deux ans et travaille comme
ouvrier sur des chantiers, lorsqu'un ami journaliste lui demande de remplacer
au pied levé son photographe tombé malade pour aller faire un reportage sur
l'héritier du marquis de Sade dans son château au sud de la France. C'est le
début d'une vocation qui ne l'a pas quitté.

Retrouvez les photographies d'Alexeï Vassiliev au stand de
la galerie Sator dans le cadre de ART FAIR au Grand Palais à Paris.

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