Arnaud Mercier : "Fillon et Copé ont utilisé les médias pour énoncer leur légitimité"
Il n'a pas eu lieu en coulisses, comme c'est habituellement la règle lorsqu'il y a dissension au sein d'un parti. Le bras de fer entre François Fillon et Jean-François Copé a bien eu lieu sous nos yeux : déclaration diffusée en direct sur les chaînes d'information en continue, messages des intéressés et de leurs soutiens sur Twitter... "L'exemple le plus frappant, c'est Copé et Fillon en même temps à la télévision, l'un sur TF1, l'autre sur France 2. C'est assez inédit" note Arnaud Mercier, professeur en sciences de l'information et de la communication à l'université de Metz.
Les médias n'ont d'ailleurs pas eu leur rôle habituel : "Tous deux ont souvent utilisé les médias grands publics pour s'adresser non pas aux Français, mais à
leurs militants, pour leur dire 'on résiste'. On a assisté à un vrai
mélange de genres" . Le vocabulaire utilisé dans les deux camps a
d'ailleurs été particulièrement violent, des "turpitudes" aux
"comportements mafieux".
Chacun des deux camps a voulu occuper le terrain de peur que l'autre prenne le devant de la scène. "Jean-François Copé s'est tout de suite imposé médiatiquement, et François Fillon est longtemps resté en retrait. Il a fait une erreur de stratégie en envoyant ses lieutenants à sa place dans les médias : on avait l'impression qu'il n'assumait pas la situation. Mais le rapport de force s'est ensuite équilibré."
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