Marie-Christine Saragosse : France 24 sur la TNT, "une question de légitimité"

 Il y a une nouvelle chaîne d'information en continu sur la TNT gratuite... Ce n'est pas LCI comme en rêvait le groupe TF1, mais France 24. La chaîne d'information internationale a obtenu un canal en Ile-de-France. Depuis hier, 12 millions de téléspectateurs franciliens ont accès à France 24, qui était jusque-là disponible en France uniquement dans le cadre des offres payantes proposées par les opérateurs du câble ou du satellite.

"Quand on s'appelle 'France', qu'on est censé porter une vision française de l'actualité internationale, c'est important de prendre son élan dans son propre pays" estime Marie-Christine Saragosse, la présidente de France Médias Monde, qui regroupe France 24, RFI et Monte-Carlo Doualiya. "C'est une question de reconnaissance, de légitimité. On est sur la TNT dans une dizaine de pays. C'est difficile de demander ce genre de fréquence, alors qu'on semble ne pas être suffisamment intéressant pour être sur la TNT dans notre propre pays."

"Complémentaires" et pas "concurrents" de i-télé et BFM TV

La concurrence est rude entre chaînes d'information en continu, on a vu à quel point BFM TV et i-télé s'étaient battus pour éviter que LCI n'arrive sur la TNT gratuite. Comment l'arrivée de France 24 a-t-elle été perçue ? "Notre ligne, c'est l'international, on est très différents des autres chaînes d'information" affirme Marie-Christine Saragosse. "Le CSA ne nous aurait sans doute pas donné l'autorisation d'arriver sur la TNT gratuite si on avait été une chaîne commerciale. Mais il n'y a pas de publicité sur France 24, on ne fausse pas le marché publicitaire. On est plus complémentaires que concurrents."

L'année prochaine, le mandat de Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions arrive à son terme. Marie-Christine Saragosse est régulièrement citée parmi les successeurs potentiels. La présidente de France Médias Monde refuse pourtant de parler d'une éventuelle candidature.  "On me pose souvent la question, j'en suis flattée si c'est un signe de reconnaissance, mais j'en suis triste pour mon groupe. Mes équipes méritent que, quand j'ai un temps de parole, on parle d'elles et pas d'autre chose."