Un tour du monde pour aider les scientifiques
Clémentine Bacri, 27 ans avocate aux barreaux de Paris et du
Luxembourg. Adrien Normier 30 ans pilote de ligne. Tous deux ont décidé de
mettre leurs vies professionnelles entre parenthèses et de partir pendant plus
d'un an, à bord d'un avion ultra léger pour aller offrir un appui aérien à des
chercheurs qui en avaient besoin dans leurs travaux sur le terrain.
Après 14 mois de voyage, 60.000 km parcourus et 35
pays visités les jeunes aventuriers ont atterri le 17 juin dernier au salon du
Bourget. Ils sont passés assez inaperçus. Le comité d'accueil s'est résumé à
leur famille et leurs amis. Il faut dire que leur petit avion faisait figure de
moustique au milieu des gros appareils présentés au salon du Bourget.
Leur avion
Leur avion est vraiment un tout petit engin, fait de
plastique et de Carbonne il pèse 300 kg
(c'est à dire un peu moins qu'un cheval). Deux places, pas une de plus.
L'appareil ne permet pas d'emporter plus de 25 kg de bagages. Les deux tiers de ce
poids étant occupé par le matériel de survie et le matériel informatique, nos
jeunes aventuriers avaient droit à quatre kilos chacun pour leurs vêtements et leur
trousse de toilettes. Un peu contraignant mais au moins leur mode de transport
était assez économique en terme d'énergie avec une consommation de 6L/100 km
pour une vitesse moyenne de 200km/h.
Des aides aux chercheurs
Ils ont eu l'occasion à plusieurs reprises de survoler des
volcans comme le Vulcano et le Stromboli en Italie ou plus tard
l'impressionnant Krakatoa en Indonésie. A chaque fois des scientifiques leur
avaient demandé de réaliser un model tridimensionnel (une image en 3D si vous
préférez) du sommet de ces volcans. Les images réalisées ont aidé les
chercheurs dans leur étude géomorphologique de ces volcans.
Clémentine Bacri et Aurélien Normier était également équipés
d'un petit spectromètre à bord de leur avion, un appareil qui leur a permis de
faire une estimation de la quantité de dioxyde de Souffre qui émanait du
Krakatoa. Et à la surprise des scientifiques, leur mesures ont révélé que ce
volcan est le plus gros émetteur de Dioxyde de Soufre de tous les volcans
indonésiens. Voilà comment à leur manière le jeune couple a contribué à faire
avancer la connaissance de ce volcan pourtant déjà très étudié.
Leur caméra infrarouge a permis d'étudier les habitudes
nocturnes des manchots en Australie.
Au Canada
Ils ont aussi été prêter main forte à des scientifiques
canadiens qui étudient les baleines dans le Golfe du Saint Laurent. Les
chercheurs leur avaient demandé de repérer les bancs de baleines. Depuis leur
ULM, ils ont pu en localiser, et indiquer leur position aux scientifiques qui
eux étaient à bord de leur bateau.
Le survol du golfe du Saint Laurent a également permis de
localiser depuis le ciel des excréments de baleines (longues trainées oranges
vif). Cela peut paraître anecdotique mais pour les scientifiques ces déjections
sont une mine d'informations. Leur analyse donnent des renseignements sur le
régime alimentaire des cétacées. Mais les scientifiques ont rarement la chance
d'être au bon endroit pour prélever des échantillons d'excréments. Le repérage
aérien leur a permis de se rendre immédiatement en bateau là où la baleine
avait fait ses besoins.
Au Pérou
Ils ont découvert des géoglyphes vieux de 5.000 ans. Les
géoglyphes ce sont des grands dessins, réalisés à même le sol avec des pierres
que l'on peut observer depuis le ciel. Beaucoup sont connus aujourd'hui. Mais
Clémentine Bacri et Adrien Normier en ont découvert de nouveaux qui n'avaient jamais été photographiés auparavant, dans le
désert péruvien sur le site archéologique de Caral.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.