Les patients inégaux face à la greffe de rein
Neuf mille patients ont répondu à cette vaste enquête qui montre
à quel point l'insuffisance rénale a un effet dévastateur sur la vie
quotidienne, affective et professionnelle. Pire, elle dénonce les carences dans
la prise en charge. Les patients ne sont pas suffisamment informés et ne se
voient pas forcément proposer le meilleur traitement.
Des inégalités géographiques
L'une des inégalités les plus criantes est une inégalité
régionale. Suivant la région de France où l'on habite, on a plus ou moins de
chances de se voir proposer une greffe. Greffe qui est aujourd'hui considérée comme le meilleur traitement de l'insuffisance rénale terminale.
C'est démontré scientifiquement, explique le Dr Franck
Martinez, néphrologue à l'hôpital Necker à Paris. La greffe améliore sensiblement
l'espérance de vie et la qualité de vie par rapport à la dialyse. Il y a des
inégalités selon les régions car certains néphrologues privilégient la dialyse.
Il y a une "culture" du néphrologue, plus ou moins sensibilisé à la
greffe. Parfois, il y a un manque de dialogue entre les néphrologues dialyseurs
et les néphrologues transplanteurs.
Des patients pas toujours inscrits
Certains néphrologues n'inscrivent pas systématiquement
leurs patients sur les listes d'attente. En France un tiers des patients
dialysés sont inscrits sur liste d'attente, alors qu'en Norvège ils sont 70%.
Un écart qui tient au fait que certains médecins
n'inscrivent pas les patients au-dessus de 60 ans, alors que l'intérêt de la
transplantation rénale est prouvé chez les patients âgés. Parfois l'état de
santé ou des critères non médicaux interviennent aussi. On s'est aperçu que les
femmes ont moins de chances d'être inscrites sur liste d'attente.
Une durée d'attente variable
Les durées d'attente avant d'être greffé peuvent considérablement
varier selon les régions et les hôpitaux. Cela peut aller du simple au double,
voire au triple, voire davantage.
Plus le nombre d'inscrits sur une liste est important plus cela va créer une pénurie relative en greffons. Les patients dont devoir attendre longtemps. Mais pour que le patient accède à la greffe, il faut qu'il soit obligatoirement inscrit sur une liste.
Améliorer la situation
Durant le colloque un certain nombre de propositions vont
être avancées pour améliorer les choses et réduire ces inégalités. Parmi les
plus importantes : l'amélioration de l'information des patients, l'augmentation
des greffes avec donneur vivant qui donnent de meilleurs résultats, et l'amélioration
des prélèvements sur des personnes décédées de crise cardiaque.
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