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La puberté précoce chez les filles: un timing bouleversé

Depuis une quinzaine d'années, on entend régulièrement parler de puberté précoce. En 1997, une étude américaine a mis le feu aux poudres en montrant que dans certaines classes de la population, plus d'un quart des fillettes avaient déjà de la poitrine à 7 ans, soit deux à trois ans avant l'âge attendu normalement. Quinze ans plus tard, le sujet reste très polémique.
Article rédigé par franceinfo
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  (Adolescente  © Radio France)

Tous les spécialistes ne sont pas d'accord sur la définition
du terme "puberté précoce" chez les fillettes. Certains parlent
d'une "puberté précoce" dès que les premiers signes pubertaires
apparaissent, c'est-à-dire dès l'apparition de la poitrine. D'autres réservent
uniquement ce terme à une enfant qui présente tous les signes de la puberté (poitrine
et premiers cycles menstruels).

Un timing bouleversé

Jean-Pierre Bourguignon , pédiatre endocrinologue, chercheur
au CHU de Liège, s'appuie sur toute une série d'études récentes pour développer
l'idée d'une puberté au "timing totalement bouleversé", qui mettra
peut-être tout le monde d'accord.

Sa théorie : si on observe bien les études
internationales, on note une apparition plus précoce des seins par rapport aux
années 60-70, mais l'âge auquel les premières règles apparaissent, lui, n'a
pratiquement pas varié. Quant au moment où les jeunes filles présentent des
cycles réguliers et fertiles, il semble être de plus en plus tardif.

Autrement dit, pour le chercheur, la puberté commencerait plus
tôt, pour s'achever plus tard. Le délai entre le début et la fin de la puberté se
serait allongé de quelques mois à plus d'une année selon les études.

Les raisons de ce changement

L'apparition précoce de la poitrine a longtemps été expliquée
par le surpoids. Mais, des filles ne présentant pas de surpoids et ayant été
soumises pendant leur enfance ou au moment de la grossesse à de grandes
quantités de pesticides ont une poitrine précoce.

Si les perturbateurs endocriniens touche plus la poitrine
que les autres organes sexuels des fillettes c'est parce que la croissance
mammaire est surtout stimulée par les œstrogènes (une catégorie d'hormones),
alors que l'apparition des règles est un mécanisme physiologique bien plus
complexe et donc plus robuste et plus difficile à perturber, explique
Jean-Pierre Bourguignon.

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