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Vers une restructuration à Libération ?

Pour la première fois, le patron du quotidien Bruno Ledoux a évoqué jeudi une réduction d'effectifs... devant des étudiants en journalisme ! La rédaction du journal, en crise depuis des mois, est indignée.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Pour Bruno Ledoux, actionnaire
et président du conseil de surveillance, Libération doit se restructurer de
manière "très conséquente ".

Cette restructuration est
"inévitable " et "il y aura moins de journalistes qu'aujourd'hui ",
avertit l'homme d'affaires, qui détient 26 % du journal.

Les élus du personnel "sidérés "

C'est la première fois
qu'il évoque clairement une réduction d'effectifs. Mais ce qui choque les
journalistes, c'est qu'il ne l'a pas fait en comité d'entreprise, mais lors d'une
master class devant des étudiants de l'Institut européen de journalisme (IEJ), à
Paris. Les élus du personnel se disent "sidérés " et réclament des "clarifications "
à leurs actionnaires.

Ils rappellent surtout que "les communications sur
l'avenir d'une entreprise doivent être faites devant les instances
représentatives du personnel et les salariés concernés, et non à l'extérieur,
ce qui constitue un délit d'entrave"
.

D'autant plus,
poursuivent les élus de Libération , que ce n'est pas une première : "*Bruno
Ledoux avait déjà, le 7 février, annoncé dans une tribune
'Le projet
des actionnaires pour Libération', qui prévoyait notamment un
déménagement pour laisser la place à un
 'Flore du XXIe siècle porté par
la marque Libération'* ", rappellent-ils.

Les ventes continuent de chuter

La rédaction du
quotidien se sent aussi humiliée par plusieurs petites phrases lâchées jeudi
par l'actionnaire. "Le
journal n'appartient pas aux journalistes. On n'est pas en Union soviétique
",
a taclé Bruno Ledoux avant de critiquer "des journalistes qui produisent
un papier par mois
" ou qui "refusent d'écrire pour le web ".

Le quotidien, en quasi-faillite, a vu ses ventes en janvier continuer de chuter
: elles sont tombées à 90.267 exemplaires, en recul de 14,6 % par rapport à
janvier 2013, l'un des plus bas niveaux
depuis au moins 15 ans, contre plus de 100.000 exemplaires en décembre. Les
ventes en kiosque ont chuté à seulement 30.095 exemplaires. Libération compte
environ 190 journalistes sur 260 salariés.

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