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Rémy Pflimlin dresse un tableau sombre de l'avenir de France Télévisions

C'est la première fois sans aucune doute que le patron de France Télévisions se montre aussi alarmiste sur l'avenir de son groupe. Auditionné par le Sénat, Rémy Pflimlin affirme que la baisse du budget touchera durement l'emploi et l'investissement du groupe en matière de création. A l'heure où il entre en campagne pour atténuer la cure d'austérité décidée par le gouvermenent, un rapport pointe du doigt la mauvaise gestion de France Télévisions.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Rémy Pflimlin a fait ses calculs : France Télévisions devra se passer l'année prochaine de 150 millions d'euros, à cause des économies demandées par l'Etat et de la baisse des recettes publicitaires en ces temps de crise. Et ce n'est pas rien : 150 millions d'euros, c'est par exemple le budget annuel d'une chaîne comme France 5.

Et les conséquences seront nombreuses, selon Rémy Pflimlin : "Un tel volume d'économies, ce sont bien plus de rediffusions, c'est la
question de notre place en régions et en outre-mer, ce sont moins d'investissements dans la création, ce sont des conséquences sévères sur
l'emploi - à France Télévisions et dans les secteurs qui vivent des
commandes de l'entreprise."

Une redevance à 131 euros ?*

Ce tableau sombre ressemble beaucoup à un appel à l'aide à l'heure où le Parlement débat du budget 2013. Rémy Pflmilin vient d'ailleurs d'obtenir le soutien d'un sénateur socialiste : David Assouline estime qu'il faudrait augmenter la redevance, non pas de 4 euros comme prévu, mais de 6 euros. Le sénateur a l'intention de déposer un amendement, qui devrait être discuté au Sénat dans les prochaines semaines. Rien ne dit que cela va aboutir : il y a quelques semaines, des parlementaires s'étaient dit favorables à une extension de la redevance aux résidences secondaires. L'idée s'était heurtée au refus de Jean-Marc Ayrault.

Les pouvoirs publics pourraient avoir encore moins envie de faire des efforts pour France Télévisions au moment où un rapport parlementaire pointe "des efforts de gestion insuffisants" au sein du groupe. France Télévisions aurait même augmenté ses effectifs l'année dernière au lieu de les réduire comme il s'y était engagé. Voilà qui tombe vraiment mal pour Rémy Pflimlin au moment où il fait campagne pour atténuer la cure d'austérité réclamée à son entreprise.

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