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Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde : "On n’abdique pas sur le papier"

Porté par ses abonnements numériques, le groupe affiche une diffusion en hausse de 25%.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Louis Dreyfus, Président du directoire du Monde (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Il y a deux ans, le groupe Le Monde (qui comprend le quotidien du même nom, ses déclinaisons magazines, Courrier International, Télérama ou La Vie) traversait une crise. En cause : l’entrée surprise de Daniel Kretinsky au capital. Face à l’inquiétude des rédactions, les dirigeants du groupe viennent de mettre sur pied un fonds pour l’indépendance de la presse. "Désormais, une part majoritaire du capital sera incessible car détenue par des structures n’ayant pas vocation à le vendre, se félicite Louis Dreyfus, le président du directoire. Un nouvel actionnaire peut survenir mais aura des parts minoritaires. Et donc pas de capacité à modifier la gouvernance et encore moins la ligne éditoriale. On a donc un actionnariat stabilisé, dont le contrôle ne peut plus évoluer."

Xavier Niel, l’un des actionnaires majoritaires, a décidé de céder ses parts à ce fonds pour un euro symbolique. Matthieu Pigasse va-t-il suivre son exemple ?  "Il réfléchit à cette piste, explique Louis Dreyfus. J’ai bon espoir qu’on trouve le moyen d’apporter tout ou partie de sa participation au fonds. C’est pareil pour Prisa, le premier groupe média espagnol, qui pourrait aussi apporter ses parts."

Comme l’ensemble de la presse écrite, Le Monde a souffert de la crise sanitaire avec la désertion des annonceurs et la fermeture de nombreux points de vente. À cela s’est ajouté la faillite du distributeur Presstalis, qui lui a coûté 14 millions d’euros. Pour autant, le groupe est rentable.

On a eu un résultat bénéficiaire de près de 14 millions l’an dernier. Et surtout des diffusions en hausse : 447 000 exemplaires. C’était 250 000 y a 10 ans

Louis Dreyfus

à franceinfo

La progression est due au numérique, dont Le Monde a pris le virage il y a une dizaine d’années. De 220 000 abonnés numériques avant le confinement du printemps 2020, le premier quotidien de France est passé à 367 000 aujourd’hui. "Ça fait plus que compenser la baisse de nos ventes papier. Mais on a bon espoir qu’elles remontent. Notamment grâce à la réouverture progressive des points de vente et à l’actualité présidentielle qui va ramener des lecteurs en kiosques. On n’abdique pas sur le papier, il a un avenir." conclut Louis Dreyfus.

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