Le Prix du Net-citoyen 2012 remis aux activistes syriens
L'année dernière, le prix du Net-citoyen avait été remis aux fondateurs du site tunisien Nawaat, qui avaient joué un grand rôle dans la révolution du jasmin. Cette année, ce sont les centres de presse fondés par les activistes syriens qui ont été distingués par le jury. "Ces simples citoyens, qui se sont improvisés journalistes, prennent tous les risques pour nous informer, pour que la répression ne se fasse pas dans le silence le plus complet" indique Lucie Morillon, de Reporters Sans Frontières.
Au nom de tous ces militants qui ne peuvent pas quitter leur pays, une jeune femme est venue ce soir à Paris recevoir le prix. Cette Syrienne de 27 ans, qui se fait appeler Jasmine pour des raisons de sécurité, vit en exil au Canada. Elle fait partie de cette diaspora très active qui aide les Syriens de l'intérieur : "Ils n'ont Internet que quelques heures par jour, ils nous envoient leurs vidéos et on se charge de les diffuser sur YouTube, auprès des médias" raconte-t-elle. "On se couche quand ils se couchent, on se lève quand ils se lèvent, on reste avec eux pour que le monde sache ce qui se passe là-bas" .
Une mission d'autant plus essentielle que les journalistes étrangers, eux, n'ont pratiquement plus le droit d'entrer dans le pays. Ceux qui entrent malgré tout sont très menacés. On se souvient bien évidemment que trois reporters étrangers, dont deux Français, sont morts ces dernières semaines à Homs. Aujourd'hui, le ministère syrien de l'Information a d'ailleurs prévenu qu'il prendrait les "mesures nécessaires" à l'encontre des médias qui envoient clandestinement des journalistes sur son territoire.
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