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Le dernier "grand fauve" du photojournalisme s'éteint

Une grande figure du photojournalisme s'est éteinte ce matin, Göksin Sipahioglu. C'était le fondateur de l'une des trois plus grandes agences de presse au monde : Sipa.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Chronique assurée par Alice Serrano jusqu'au 9 octobre 2011

Un homme au destin hors paire

Göksin Sipahioglu nait en Turquie, il exerce d'abord son métier dans son pays où il fonde plusieurs titres et couvre de nombreux événements internationaux, en 1961, il se rend en Albanie, en 62 c'est le seul journaliste occidental présent à Cuba au moment de la crise des missiles à ne pas être arrêté ou mis sous surveillance.
Il s'installe en France en 66 d'abord en tant que correspondant du quotiden turc : "Hürriyet", ensuite il fonde avec sa compagne en 1969 l'agence SIPA. L'une des trois "A" avec Gamma et Sygma, c'est à dire l'une des plus importantes agences de photojournalisme au Monde.
En 2001 la mauvaise santé financière de l'agence le contraint à la vendre à Sud communication, deux ans plus tard, il se voit obligé de quitter son poste de PDG.
Aujourd'hui, mal en point, l'agence est de nouveau cédée à un groupe allemand DAPD. Une vingtaine de photographes ont été mis à la porte dont des signatures de Sipa comme Olivier JOBART. Il ne reste plus que 8 photographes.

A Sipa

Dans les locaux de l'agence SIPA, la plupart gardent une image émue du personnage. On sent bien que l'ombre de Göksin Sipahioglu plane encore sur ces bureaux qu'il a dirigés durant plus de 30 ans. Ces dernières années il venait encore dans le quartier, déjeuner avec d'anciens collègues même s'il ne mettait plus les pieds à l'agence. Il appellait les photographes et journalistes pour les féliciter de leur travail. Il avait du mal à se détacher de Sipa.

Ferit, lui a connu Göksin en 1981, à son arrivée à l'agence. D'origine turque comme lui il décrit un personnage haut en couleur, au caractère bien trempé et exigent dans le travail.
Göksin était aussi un découvreur de talents, il donnait sa chance à de jeunes premiers devenus par la suite des grands noms du photojournalisme comme : Abbas, Luc Delahaye, Patrick Chauvel ou encore Alexandra Boulat.
Il avait d'autant plus de crédibilité qu'il connaissait le métier, il a couvert de gros événements. Christian Brincourt, ancien grand reporter à TF1, de passage à l'agence cet après-midi, a couvert avec Göksin le Vietnam, le Cambodge mais aussi mai 68. Il décrit un homme passionné par son métier.

A l'heure où le photojournalisme vit un véritable bouleversement et où les agences survivent tant bien que mal, la mort de Göksin Sipahioglu tourne, pour beaucoup, la page d'un âge d'or du métier.

Troisième round socialiste

Le troisième débat télévisé avant le premier tour des primaires socialistes se déroule ce soir sur BFM TV. Coup d'envoi à 20h30. Les 6 candidats vont à nouveau échanger leurs points de vue sur 3 thèmes : "le mode de gouvernance", "les retraites et la santé" et "l'éducation et les services pblics".
Débat orchestré par Olivier Mazerolle entouré notamment de Laurent Joffrin du Nouvel Obs et de Gilles Leclerc de Public Senat.
Le premier débat sur France 2 avait réuni 5 millions de téléspectateurs.

Débat à suivre à partir de 20h30 sur BFM TV.

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