La presse tente d'innover pour rendre l'information payante sur Internet
Si les ventes de journaux ne cessent de baisser, les Français sont désormais plus de 20 millions à lire régulièrement des articles sur Internet, sur leur tablette ou encore sur leur smartphone. Un vrai succès donc, mais qui ne rapporte presque rien. "A une époque, tout le monde a cru que la gratuité apporterait une forte audience, et que celle-ci attirerait de forts revenus publicitaires" explique Erwann Gaucher, consultant en nouveaux médias. Ce qui n'est pas le cas. Rue89, qui attire plus d'un million et demi de visiteurs uniques par mois, peine ainsi à remplir ses caisses. "Au bout de cinq ans, on est toujours déficitaires" admet le fondateur du site, Pierre Haski.
Pas facile de changer des habitudes bien ancrées : les lecteurs qui consultent depuis des années des articles gratuitement sur le web ne sont pas prêts à ouvrir leur porte-monnaie, même quand il s'agit de titre prestigieux. Le New York Times, par exemple, accueille chaque mois sur son site près de 40 millions de visiteurs. Parmi eux, seuls 1% ont pris un abonnement payant pour avoir droit à la totalité des articles.
"Au Télégramme, nous sommes convaincus que l'information numérique stricto sensu n'est pas facile à faire payer" reconnaît le responsable du numérique du journal breton, Olivier Clech. "On mise donc sur une stratégie globale" . Brouiller les frontières entre papier et web, c'est aussi l'idée de Philippe Laloux, responsable du numérique au journal belge Le Soir. La distinction se fait selon lui entre "information périssable" pas destinée à être payante et "information non périssable" comme des analyses, des reportages, des enquêtes, "qui ont un prix" .
Le Soir a donc décidé de lancer dans quelques semaines un produit hybride, un journal numérique accessible tous les soirs sur abonnement. Une idée parmi d'autres. Dans la presse, l'heure est aux tâtonnements et aux innovations pour tenter de survivre à cette mutation profonde du secteur.
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