L'interview de Nicolas Sarkozy provoque la polémique
Pas de réaction de la direction de TF1 ni de France 2. Au sein des chaînes, on ne souhaite guère commenter l'organisation de cette émission. Pourtant, cette interview est un événement médiatique, qui marque la fin d'une longue cure d'abstinence pour le chef de l'Etat. Sa dernière émission télévisée, "Paroles aux Français" remonte à février. Nicolas Sarkozy avait alors répondu à un panel de citoyens.
L'interview prévue demain soir est plus classique. Nicolas Sarkozy recevra à l'Elysée deux journalistes pour parler de la crise de la dette, du sauvetage de la zone euro, au lendemain du sommet de Bruxelles. Mais deux points provoquent beaucoup de commentaires. Tout d'abord le choix des deux intervieweurs : Yves Calvi pour France 2 - qui y présente notamment "Mots croisés", et Jean-Pierre Pernaut pour TF1. Tous deux sont des habitués de l'antenne, mais pas des spécialistes des questions économiques ou européennes. Certes, Jean-Pierre Pernaut avait déjà été choisi par Nicolas Sarkozy pour être le modérateur de l'émission "Paroles de Français", mais il ne réalise pas d'interview dans son JT.
Et pour la première fois, l'interview présidentielle sera co-produite par une société privée, Maximal Productions, qui appartient à Jérôme Bellay et qui produit notamment "C dans l'air"... avec justement Yves Calvi. "L'Elysée choisit une société privée, qui appartient à Monsieur Lagardère, qui était l'un des invités du Fouquet's au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy" fulmine Jean-François Téaldi, délégué central CGT à France Télévisions. "ça commence à faire beaucoup, après la désignation des patrons de l'audiovisuel public par le président de la République".
Le parti socialiste n'a non plus tardé à réagir, dénonçant la "mise en scène de l'émission". "Encore plus fort" dit dans un communiqué le secrétaire national du PS chargé des médias Patrick Bloche, "l'émission en question sera réalisée par l'organisateur des meetings de Nicolas Sarkozy lors de la campagne de 2007", en référence au réalisateur Renaud Le Van Kim.
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Le magazine Causette vient de porter plainte pour piratage
Un piratage qui intervient au moment où le mensuel publie un article qui met en cause l'armée française, une longue enquête sur l'attitude des soldats français au Rwanda en 1994, alors que la France participait sous mandat de l'ONU à la pacification du pays. Trois journalistes du magazine féminin se sont rendues sur place et ont recueilli des témoignages inédits de femmes rwandaises, qui accusent des soldats français de les avoir violées. Cette enquête est à lire dans le magazine Causette en kiosques depuis ce matin, et non sans mal : quelques jours avant le bouclage, tous les articles ont été effacés. Le directeur de la publication, Grégory Lassus-Debat, a porté plainte hier, certain d'avoir été victime de piratage.
Alors, évidemment, rien ne permet pour le moment de lier les deux faits, la publication de l'article et le piratage. Ce sera à l'enquête de déterminer s'il y a là plus qu'une coïncidence.
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