L’Express TV sur les rangs pour une décrocher une fréquence sur la TNT : "C'est important de se diversifier", selon le patron du groupe Alain Weill

Le fondateur de BFMTV, aujourd’hui propriétaire du groupe L’Express, est candidat à une fréquence sur la télévision numérique terrestre. 15 canaux sont remis en jeu, dont ceux de C8 et CNews. Le régulateur des médias rendra son verdict au milieu de l’été.
Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
L’homme d’affaires Alain Weill, le 27 mai 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

L’homme d’affaires Alain Weill, propriétaire depuis 2019 du groupe L’Express a décidé de postuler auprès de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour décrocher une fréquence sur la télévision numérique terrestre (TNT) en 2025 pour son projet, L’Express TV. 

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L’homme d’affaires n’est pas un novice dans le secteur puisqu’il est le créateur de BFM TV, RMC etc., qu’il a revendu il y a maintenant trois ans. Il n’a jamais caché son ambition d'avoir, à nouveau, une chaîne de télé depuis qu’il est le propriétaire de L'Express comme il en explique les raisons : "J'ai décidé de travailler à la transformation et à l'assurance de la pérennité de 'L'Express' qui est un journal magnifique, créé il y a plus de 70 ans".

Dans un contexte de transformation de la presse, il estime qu’il est important de se diversifier, d'aller aussi vers le son, vers l'image, vers le digital : "Connaissant bien l'univers de la télé, j'ai considéré que c'était un élément déterminant pour faire de la marque 'L'Express' un très beau projet pour lui assurer une vie prometteuse d'aller vers une chaîne qui le complète ainsi que ses activités digitales". Que pourrait apporter une chaîne comme L'Express TV ? "Il faut faire une chaîne de télévision qui soit cohérente par rapport à l'expérience, à l'ADN de 'L'Express' et qui serve l'intérêt d’un large public", explique Alain Weill. 

Histoire contemporaine et sciences au programme

L’Express TV sera donc une chaîne spécialisée dans l'histoire contemporaine et les sciences parce que ce sont, selon lui, "deux thématiques importantes plébiscitées par le public et qui n'existent pas sur la TNT, en tout cas traitées d'une façon continue". La chaîne proposera aussi un grand prime time, de l'info-divertissement, mais pas sur les modèles d’émissions comme "Quotidien" ou "C à vous". "Ça devra être complètement différent. Il faudra innover. Ce ne sera pas un talk-show de plus, c'est plus de pluralisme. Il y a besoin aujourd'hui dans l'univers de la télévision de revoir le sujet du pluralisme." 

15 chaînes arrivent à échéance et Alain Weill y voit une réelle opportunité pour l'Arcom de voir s'il n'y a pas un intérêt à recréer une dynamique. Cela fait 20 ans que la TNT a été lancée et, selon le patron du groupe l’Express, L'Express TV sera une chaîne différente en particulier dans un monde où les fake news, les mauvaises informations, circulent notamment auprès des plus jeunes.

"On regarde tous les sujets sous un angle scientifique, même ceux qui pourraient paraître légers, pour vérifier si ce qu'on dit est juste, si les experts qui interviennent ont la crédibilité."

Alain Weill, propriétaire du groupe L’Express

à franceinfo

Pour se faire, L’Express TV se déclinera donc en linéaire, mais aussi sous forme d’une plateforme, la réalité étant que la télévision aujourd'hui, ne se consomme plus comme autrefois. Il est aussi prévu que les programmes de télévision sur les sciences deviennent des programmes courts diffusés sur les réseaux sociaux, comme TikTok, ce qui "permettra aux 30% de jeunes qui sont sur TikTok et qui pensent que la terre est plate de changer, peut-être, d'opinion", espère Alain Weill. 

La télé connaît à son tour une transformation liée à la révolution digitale. La télévision linéaire accuse un certain désintérêt du public. Mais "la TNT reste encore un média extrêmement puissant", assure Alain Weill. "Il faut toujours être numéro un du secteur qu'on choisit", assène l'homme d'affaires. "Avec l'histoire contemporaine et les sciences, on a l'ambition de proposer la meilleure offre demain."

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