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Info médias. Laurent Richard : "Nous voulons que quand un journaliste meurt, son reportage ne meure pas avec lui"

Le journaliste Laurent Richard est l'invité d'Info médias, mercredi 8 novembre. La plainte qui le visait pour diffamation vient d'être déclarée irrecevable. Il vient aussi de lancer le site Forbidden stories, qui valorise le travail de journalistes emprisonnés ou assassinés.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Laurent Richard, fondateur de "Forbidden Stories". (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

La justice française vient d'estimer que la plainte qui visait Élise Lucet et Laurent Richard était irrecevable. L'Azerbaïdjan accusait ces deux journalistes français de diffamation, à cause d'un reportage de Cash investigation, Mon président est en voyage d'affairesdans lequel l'Azerbaïdjan était qualifié de "dictature". Le tribunal correctionnel de Nanterre s'appuie pour cela sur la loi sur la liberté de la presse qui ne permet pas à un Etat d'attaquer un citoyen en diffamation, a fortiori un journaliste. C'était un procès inédit.

Un soulagement pour Laurent Richard

Laurent Richard se dit apaisé : "Je suis soulagé. C'est une bonne nouvelle, c'est une décision juste, une décision importante, pas seulement pour Cash Investigation mais pour tous les journalistes français et la loi sur la presse. Désormais, quand on est un Etat étranger, on saura que ce sera assez difficile de porter plainte et de venir tenter de censurer sur le sol français des journalistes parce qu'ils ont osé qualifier de régime, en tout cas l'Azerbaïdjan, de dictature."

Je le redis devant vous, les yeux dans les yeux, l'Azerbaïdjan est une dictature

Laurent Richard

sur franceinfo

Laurent Richard lance le site Forbidden Stories que l'on peut traduire par "enquètes interdites". Ce site sert à préserver et à continuer le travail de reporters emprisonnés ou assassinés. Un journaliste qui se sent menacé peut faire appel à Forbidden Stories pour mettre son enquête à l'abri. Laurent Richard : "En fait, nous voulons que, quand un journaliste meurt, son reportage ne meure pas avec lui. En général, quand un journaliste travaille au Mexique sur un cartel de la drogue ou sur des faits de corruption en Azerbaïdjan, il est tué, assassiné, emprisonné, censuré parce que les informations qu'il comptait réveler sont extrêmement importantes. Ces informations doivent absolument parvenir au reste de la population."

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