Huffington Post : le recours aux contributeurs non rémunérés très critiqué
Plus de 200 journalistes - français, italiens, britanniques ou encore grecs - ont assisté ce matin à la conférence de présentation de ce nouveau site. La foule des grands jours, donc, pour un site qui affiche pourtant des ambitions bien modestes. Certs, il s'agt de la version française d'un site qui marche très fort aux Etats-Unis, mais il ne compte que 8 journalistes salariés. Iil y a fort à parier qu'il n'aurait pas suscité le même intérêt si sa directrice éditoriale ne s'appelait pas Anne Sinclair...
L'épouse de Dominique Strauss-Kahn était au centre de toutes les attentions ce matin. Elle a notamment dû se défendre de tout conflit d'intérêt : non, dit-elle, le Huffington Post ne privilégiera pas la gauche pendant la campagne présidentielle. Non, promet-elle, l'affaire DSK ne sera pas passée sous silence. "Toute information importante sera traitée normalement comme ce serait le cas ailleurs" . Anne Sinclair a par ailleurs précisé qu'elle ne serait pas salariée du site, mais seulement "intéressée aux résultats" . Les actionnaires espèrent parvenir à l'équilibre financier en 2014, ce qui serait une belle réussite dans un contexte économique plutôt difficile.
"L'information n'est pas gratuite à produire"
Exactement comme son grand frère américain, le Huffington Post ouvre ses colonnes. 150 à 200 personnes auraient déjà accepté d'y écrire des billets, des analyses à titre gracieux. Parmi eux, Rachida Dati, Julien Dray ou encore Nicolas Bedos, mais aussi des journalistes, des chroniqueurs, des bloggeurs - des gens habituellement rémunérés. "Quand les gens font des tribunes dans les journaux, ils ne sont pas rémunérés" argumente David Kessler, directeur de la publication du site. "La seule différence, c'est que le Huffington Post systématise ces tribunes comme un élément majeur de son identité" .
Mais c'est loin de convaincre tout le monde. L'idée provoque même des réactions indignées sur le web. "C'est une chimère d'imaginer que l'information est gratuite à produire" dénonce par exemple le bloggeur Christophe Ginisty dans un billet intitulé "Pourquoi j'ai refusé d'écrire pour le Huffington Post" .
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