Harry Roselmack : "Arrêter le journalisme pour l’écriture, ça ne me déplairait pas"
Harry Roselmack, actuellement à la tête du magazine "Sept à huit" aime écrire. Le journaliste, passé franceinfo, Canal + et la présentation en tant que joker du journal de 20 heures de TF1 considère que notre raison d’être n’interroge plus personne. Avec cet essai Il n’est pas trop tard pour naître aux éditions Jouvence, il tente de répondre à des questions métaphysiques pour décrypter quelle est la finalité à nos existences.
franceinfo : Pour résumer, dans cet essai philosophique, vous vous demandez quel rôle nous devons jouer sur terre.
Harry Roselmack : C'est un peu ça. C'est une question que beaucoup de gens se sont posée au moins une fois dans leur vie, mais que peu assument parce qu'on est dans une société qui a rendu cette question obsolète, inappropriée, alors que je pense qu'elle est fondamentale.
Vous pensez que l'humain n'est pas fini, qu'il doit encore évoluer, d'où le titre de votre livre : "Il n'est pas trop tard pour naître".
Exactement. Et je pense que cette évolution passe par une compréhension et par des changements dans notre façon d'agir, dont je pense qu'elle peut être dictée par notre raison d'être. C'est pour ça que je vais chercher dans les origines, les origines de l'univers, une direction, une boussole qui pourrait nous aider à choisir cette direction.
Vous dites que la société actuelle nous empêche de nous poser ces questions-là, celles autour de notre rôle sur terre, mais qu'en est-il des religions ? C'est leur rôle de nous guider.
Les religions ne nous mènent pas tellement à réfléchir. La plupart des religions nous imposent des dogmes et c'est en cela que la démarche que j'ai est une démarche très différente de la religion. Ce qui est important dans ce livre, ce n'e sont pas tant les conclusions, bien sûr qu'elles sont importantes, mais ce qui les rend acceptables, c'est le cheminement qui mène à ces conclusions.
"Ma démarche est tout sauf dogmatique. Je n'impose pas de vérité. De toute façon en matière d'origine de l'univers, de transcendance, on ne peut pas avoir de vérités établies. On a simplement des hypothèses qui sont plus probables que d'autres."
Harry Roselmack, journalisteà franceinfo
Vous dédiez ce livre à vos parents, mais aussi à la mémoire des frères Bogdanoff, décédés il y a bientôt deux ans. Que représentaient-ils pour vous ?
Les frères Bogdanoff ont représenté pour moi, qui suis un garçon né en 1973, le premier contact avec ces questions de l'espace, du cosmos, de l'univers, puisque "Temps X" a bercé mon enfance. Et ce sont deux personnes que j'ai eu la chance de rencontrer et qui avaient une pensée fantastique. Alors, ils étaient ce qu'ils étaient. Leurs pensées étaient brillantes et ils avaient vraiment ce talent d'amener à faire comprendre à des gens comme moi, qui ne maîtrisaient pas les fondements de la physique, de l'astrophysique, des choses complexes. Ils avaient ce talent de les rendre accessibles à tous, de vulgariser, et j'avais beaucoup de plaisir à discuter avec eux. Ils m'ont fait comprendre beaucoup de choses.
Est-ce que ces questions sur le sens de la vie vous ont amené au journalisme ? Y a-t-il un lien ?
Bien sûr. Il y a même un double lien. Moi, les questions d'identité m'ont toujours beaucoup intéressé. Dans le journalisme, j'ai pas mal exploré, notamment avec mon format "En immersion", la question de l'identité. Et l'identité, c'est ‘qui l'on est avec les différences entre les uns entre les autres, mais c'est aussi ‘qu'est-ce que l'on est’. Je trouve que l'identité ‘qui l'on est’ est segmentante et limitante et nous sépare parfois les uns des autres alors que la question de "ce que l'on est" et que j'explore dans ce livre, fait lien entre tous parce que ce que je suis, c'est ce que vous êtes et c'est ce que sont nos auditeurs.
Depuis 17 ans, vous incarnez le magazine "Sept à huit", le dimanche. N'êtes-vous pas lassé ?
Non, pas de lassitude. Pourquoi ? Parce que dans "Sept à huit", on s'intéresse aux gens, aux hommes et aux femmes qui font vivre la société et qui incarnent des sujets d'actualité. Et quand vous vous intéressez aux gens, les sujets sont toujours différents parce qu'on est chacun différent. Il ne peut pas y avoir de lassitude. Je prendrai l'exemple d'un psy. Il fait son métier pendant 30 ans, mais comme ses patients sont des humains, tous différents les uns des autres, il ne peut pas être lassé de son métier.
Aimeriez-vous pouvoir vivre de vos livres et arrêter le journalisme ?
C'est peut-être ce qui m'attend. Qui sait ? Mais oui, ça ne me déplairait pas. Pas tout de suite, mais ça ne me déplairait pas.
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