"Georges Pompidou, la cruauté du pouvoir" : "C’était un jouisseur qui vivait la vie à 100 à l’heure", raconte le réalisateur du documentaire
Jean-Pierre Cottet signe un documentaire sur le destin inattendu de Georges Pompidou, dont ce sera dans quelques jours le 50e anniversaire de la disparition. Georges Pompidou, la cruauté du pouvoir est diffusé en prime time, mercredi 27 mars sur France 3, et dépeint le destin hors du commun d’un petit-fils de paysan devenu contre toute attente président de la République.
Né dans le Cantal, fils d'instituteur, il fait de brillantes études. Normalien et agrégé de lettres, Georges Pompidou est d'abord professeur. Puis il entre en politique à 33 ans, en 1944 et il va se retrouver le plus proche collaborateur du général de Gaulle. Après avoir été son Premier ministre de 1962 à 1968, il devient, après la démission du Général, président de la République le 10 juillet 1969 et le restera jusqu’à son décès, le 2 avril 1974.
Une vie politique pas très heureuse
La vie en politique de Georges Pompidou semble n'avoir jamais été très heureuse, alors qu'on comprend dans le film qu'il était doué pour le bonheur. A-t-il détesté le pouvoir ? Pour Jean-Pierre Cottet, la réponse est non parce que "c’était un jouisseur", quelqu'un qui "aimait la vie et qui la vivait à 100 à l'heure". "Ce qu'il n'aimait pas, précise le réalisateur, c'est la violence du pouvoir, la cruauté du pouvoir". Dans un entretien, le principal intéressé s'en plaindra avec ces mots : "Ma fonction m'empêche toute chance de bonheur", et Jean-Pierre Cottet raconte que le grand homme "va souffrir d'une des choses qu'il craignait le plus : la solitude".
Le film revient aussi sur cette "fâcherie" avec le général de Gaulle, survenue lorsque Georges Pompidou est "devenu crédible", selon Jean-Pierre Cottet. "Tant que Pompidou était le fils spirituel du Général, ça lui allait très bien, relate-t-il. C'était même une relation extrêmement précieuse. Mais à partir du moment où Pompidou pouvait devenir président, c'était inacceptable. On ne remplace pas le Général !"
L'affaire du photomontage
C’est aussi l’histoire d’un homme qui n’a jamais été parlementaire, ni membre du gouvernement, et dont l’ascension lui a valu de nombreuses inimitiés. Un homme à qui on reprochera d’être passé par la finance, ce qui était un péché mortel chez les gaullistes, à l’époque. Il est devenu la cible d’un clan, comme l’explique l’auteur, qui va "à un moment donné s’organiser pour, si ce n'est le tuer, en tout cas le mettre en grand danger".
Et parmi ces tentatives de déstabilisation, il y eut les rumeurs terribles sur son épouse adorée, Claude, accusée, photomontages à l'appui, de participer à des parties fines. Une attaque qui l’a anéanti, mais pas abattu politiquement, comme le raconte Jean-Pierre Cottet : "Une horreur, les ennemis de Pompidou ont voulu créer les conditions pour qu'il ne puisse pas se présenter aux élections. Et en dépit de ça, les Français lui ont fait confiance."
Retrouvez cette interview en vidéo :
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