Caroline Roux : "Je crois encore à la politique"
Caroline Roux est l'incarnation des émissions politiques de France 2. Elle présente aussi du lundi au jeudi, depuis 2016, l’émission C dans l’air sur France 5 qui réunit un million de téléspectateurs et cumule deux millions de téléchargements de son podcast audio. Jeudi 9 novembre, sur France 2, elle animera à 20h40, un nouveau numéro de L'Évènement consacré à l'immigration. En plateau des femmes et hommes politiques, mais aussi des reportages de la rédaction de France Télévisions dans le monde entier pour voir comment ça se passe ailleurs.
franceinfo : C'est le premier numéro de la saison et visiblement, le plateau est difficile à monter. Gérald Darmanin et Jordan Bardella auraient annulé leur présence selon Éric Ciotti qui lui aussi, du coup, ne viendra pas. On n'y comprend plus rien. Finalement, qui sera là ce soir ?
Caroline Roux : Ne vous inquiétez pas, ils seront là. Gérald Darmanin sera en direct du Sénat. Jordan Bardella, lui, sera en duplex. En plateau, nous aurons Marion Maréchal, François Ruffin. Mais il y aura aussi des maires qui vont aussi nous raconter comment se passe l'immigration sur le terrain parce que cela va être intéressant de le décrypter. Le psychodrame quand on organise une émission politique, ça fait partie des fondamentaux.
Est-ce vrai qu'Éric Ciotti ne veut pas venir parce qu'il y a Marion Maréchal en plateau ?
Chacun pose un peu ses conditions, ce qu'il faut c'est arriver à faire un plateau. Moi, à la place d’Éric Ciotti, en regarder ma télé ce soir, je regretterai de ne pas être venu. En fait, c'était sa place en tant que leader des LR, surtout dans le contexte d'un débat au Sénat où la droite a joué son rôle, d'être présent sur le plateau. Mais ce qui intéresse les téléspectateurs, c'est le sujet, l'immigration, ce qu'on va en dire, cette problématique et que le service public aille en prime time avec des invités, des experts, la rédaction de France Télé avec nos correspondants qui seront au Canada, à Bruxelles ou encore des reportages au Danemark, en Allemagne, etc.
Ce ne sera donc pas l'éternel débat entre politiques sur la question migratoire dont on connaît déjà les positions des uns et des autres.
On va faire rentrer la réalité sur ce plateau. On va faire entrer l'étranger au sens des expériences liées à l'immigration qui se produisent à l'étranger. Regardez le Canada qui a fait une sorte de permis à points, il y a des modèles différents, ce qui va aussi contraindre notre classe politique à se positionner. On va aussi avoir des témoins et j'insiste là-dessus, parce que ça va être un beau moment de l'émission.
"Mohamed Bouhafsi qui collabore avec nous pour L'Evénement et qui va mettre en valeur des convictions, des colères, avec des profils de gens qui vont venir sur le plateau porter un propos et des convictions."
Caroline Roux, journalisteà franceinfo
Alors L'Évènement a été installé il y a un an avec Emmanuel Macron en premier invité. C'était un très joli coup. Vous avez reçu Bruno Le Maire, Volodymyr Zelensky, puis Gabriel Attal. Y a-t-il encore un intérêt à programmer, en prime time, de longues émissions politiques, de longues interviews en dehors des périodes électorales ? Les Français ont-ils encore envie de ce format-là ?
Heureusement que j'y crois sinon je change de métier, franchement, mais évidemment et puis c'est notre rôle. On est quand même le service public France Télévisions, France 2. Si on se dit qu’on va faire que les sujets qui marchent ou que des séries policières parce que ça fait du score, on passera à côté de la mission d'information du service public.
L'audience n'a pas d'importance ?
"J'ai envie de porter le débat politique pour qu'il soit regardé, parce que je crois encore au collectif. Je crois encore à la politique, je crois encore à l'engagement. J'ai encore des convictions et j'aime ceux qui les portent. J'ai encore du respect pour eux."
Caroline Roux, journalisteà franceinfo
On ne se fiche pas de l'audience. Ce serait une erreur de vous dire ça. Évidemment qu'on fait de la télé pour être regardé. On a fait de très belles audiences. Quand vous avez une rencontre entre des invités et une situation de tension, ça marche. Et quand vous regardez le score d'Emmanuel Macron ou celui de Volodymyr Zelensky avec qui on se pourrait dire : Oui, bon, la guerre en Ukraine, regardez le score qu'il a fait, plus de trois millions. Je n'ai pas renoncé, je vous assure.
Vous êtes également la présentatrice de C dans l’air, sur France 5 depuis 2016. Votre public plébiscite les sujets internationaux. Comment vous démarquez-vous lorsque toutes les chaînes parlent des évènements internationaux comme la guerre en Ukraine et en ce moment la guerre au Proche-Orient ?
On est C dans l’air! Ça veut dire que cela incarne aujourd'hui, une marque de crédibilité, de sérieux. C'est une tonalité. On a été, c'est vrai, beaucoup copié, mais quand vous regardez les scores qu'on a pu faire ces derniers jours, on est toujours largement au-dessus du million. On a toujours des experts qui se battent pour venir nous voir. C'est une recette qui continue de marcher. Et ce qui est très intéressant, c'est qu'on découvre de nouveaux usages et le podcast audio de C dans l'air est devenu un vrai phénomène puisqu'il y a plus de deux millions de téléchargements. C'est une façon de consommer l'émission parce qu'elle est posée, on s'écoute et elle s'écoute aussi.
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