Un bien étrange amour
Dans cette pièce écrite en 1963 par celui qui fut après-guerre un des maîtres du théâtre de boulevard, Jean joué par Michel Fau, est un mari infidèle. Lassé de ses maîtresses, il décide d’aimer de façon platonique Juliette (Pascale Arbillot), une femme mariée croisée au cours d’une cure thermale. Il ne cherche pas à conquérir l’heureuse élue, ni à la revoir : "Je ne veux pas vous prendre car je veux vous garder ", lui dit-il. Cet amour étrange, à sens unique, Jean l’exprime par l’envoi d’une lettre quotidienne à celle qu’il a choisi d’aimer. Une correspondance qui ne plait ni au mari de Juliette (Pierre Cassignard), ni à sa propre femme (Lea Drucker).
Comédie, satire sociale et réflexion sur le couple
Un amour qui ne finit pas, jouée ici par d’excellents comédiens, va bien au-delà du divertissement.
L’écriture incisive d’André Roussin invite à rire mais l’auteur, avec une liberté étonnante pour l’époque, s’interroge également sur le couple, le mariage, la durée de l’amour, les ressorts du désir. Cette pièce ancrée dans les années soixante, comme le rappellent le décor et les tailleurs des femmes, trouve un étrange écho dans notre société contemporaine. Avec son héros qui préfère vivre sa romance à distance, André Roussin a inventé avant l’heure l’amour virtuel, celui qui prospère aujourd’hui sur les réseaux sociaux.
Un amour qui ne finit pas, à voir à Paris au théâtre de l’Oeuvre jusqu’au 12 juillet puis au festival de théâtre de Figeac les 24, 29 juillet et 1er août.
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